Les Bourses en Asie ont été tirées mardi par la trêve partielle sur les droits de douane conclue par les Etats-Unis et la Chine, tandis que le dollar reprenait son souffle après avoir bondi la veille.
Bourses enthousiastes, la prudence demeure
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé mardi en hausse de 1,43% à 38’183,26 points et l’indice élargi Topix de 1,10% à 2772,14 points.
La Bourse de Sydney a gagné 0,43%, Séoul a terminé à l’équilibre (+0,04%), Taipei prenait 0,95% vers 06H30 GMT.
Après s’être envolé en fin de séance lundi, l’indice hongkongais Hang Seng reprenait son souffle en fin d’échanges (-1,56%), mais en Chine continentale, l’indice composite de Shanghai s’adjugeait 0,26%.
Alors qu’une partie des places asiatiques étaient déjà fermées, les Bourses américaines et européennes ont bondi lundi, à l’unisson du dollar et du pétrole, alors qu’un vent d’optimisme gagnait les marchés après l’annonce des détails sur la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
Les deux puissances se sont mises d’accord pour réduire largement, à 30% pour Washington et 10% pour Pékin, les surtaxes qu’elles s’imposent mutuellement, contre respectivement 145% et 125% après l’escalade initiée par Donald Trump début avril.
«Les marchés ont la tête à la fête: des droits de 30% sur les produits chinois sont bien plus avantageux que les droits précédents de 145%», commente Kathleen Brooks, du courtier XTB.
Pour autant, «30%, cela reste considérable, et cela pourrait influencer à terme les consommateurs et l’inflation» et «on ignore les conséquences à long terme de la saga des droits de douane sur la réputation de stabilité politique des États-Unis», prévient-elle.
Même ton prudent de Mark Williams, de Capital Economics: «Il s’agit d’une désescalade substantielle. Cependant, les États-Unis appliquent toujours des droits de douane beaucoup plus élevés à la Chine qu’à d’autres pays et semblent toujours tenter de convaincre d’autres pays d’introduire leurs propres restrictions commerciales avec Pékin», s’alarme-t-il.
«Dans ces circonstances, rien ne garantit que la trêve de 90 jours cède la place à un cessez-le-feu durable», souligne-t-il.
Le dollar reprend son souffle
Le dollar s’était envolé lundi après l’annonce des détails de la trêve commerciale sino-américaine.
Mais le billet vert reprenait son souffle mardi dans les échanges asiatiques. Vers 06H30 GMT, il reculait de 0,4% face à la devise japonaise, à 147,89 yens pour un dollar.
Pour autant, le yen, valeur jugée sûre, devrait rester sous pression. «On s’attend à des prises de bénéfices touchant les devises refuge (comme le yen et le franc suisse)», qui avaient fortement grimpé ces derniers mois contre un dollar affaibli par l’assombrissement des perspectives économiques américaines, notent les experts de Standard Chartered.
Signe que la prudence restait néanmoins de mise: l’or grimpait à nouveau de 0,41% à 3248 dollars l’once (31,1 g).
Nissan bondit, perspective de nouvelles suppressions d’emplois
L’action du constructeur automobile Nissan a bondi de plus de 5% mardi à Tokyo, après que la presse japonaise a rapporté son projet de supprimer 10’000 postes de plus que les 9000 coupes déjà annoncées.
Le titre Nissan a grimpé de 5,5% à l’ouverture à 367 yens, avant de modérer ses gains. Il a terminé en hausse de 3%.
Le sursaut de l’action Nissan intervient alors que le groupe, fortement endetté et confronté à un vif essoufflement des ventes, a engagé une drastique restructuration pour se redresser. Il devrait annoncer plus tard mardi une perte annuelle record pour son exercice décalé 2024-25.
Répit pour le pétrole
Le marché du pétrole pâtissait de quelques prises de bénéfices après avoir fortement grimpé la veille, dopé par le coup de frein à la guerre commerciale sino-américaine qui ravivait l’optimisme sur les perspectives de demande énergétique.
Mais les inquiétudes sur l’abondance de l’offre d’or noir, gonflée par l’Opep+, et une conjoncture économique précaire continuent de hanter les investisseurs.
Vers 06H30 GMT, le prix du baril de WTI américain reculait de 0,29% à 61,77 dollars et celui du Brent de la mer du Nord de 0,32% à 64,75 dollars.