Chiffres de l’emploi américain plus solides que prévu – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Pierre-François Donzé et Mickaël Gonçalves, Banque Bonhôte & Cie SA

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Crainte d’une Fed plus déterminée dans sa hausse des taux. Plusieurs villes chinoises sont confinées après la détection d’un nouveau variant au COVID-19.

La semaine s’annonce riche en nouvelles avec le début de la saison des résultats ainsi que les chiffres de l’inflation du mois de juin aux Etats-Unis qui seront publiés ce mercredi. Ces publications donneront une indication quant à la direction de l’économie vers une récession et le ton qu’adoptera la Réserve fédérale américaine (Fed) à la fin du mois.

La publication des minutes de la réunion des membres de la Fed n’a suscité aucune réaction nerveuse de la part des marchés, en effet aucune surprise n’a été révélée. Ce qui a créé de la volatilité ce sont les chiffres de l’emploi américain qui se sont révélés plus solides que prévu et qui ont suscité la crainte d’une Fed plus déterminée dans sa hausse des taux.

Le rapport fait état de 250’000 emplois créés en juin, et d’un taux de chômage immuable à 3,6%. Mais ce qui a le plus retenu l’attention des investisseurs a été le chiffre de hausse des salaires qui s’est stabilisé à +0,3% sur le mois, reflétant l’espoir d’une inflation qui se contient de ce côté-là et qui n’engendre pas une spirale inflationniste incontrôlable.

La solidité du marché de l’emploi a renforcé l’hypothèse d’un resserrement de 0,75% des fed funds en juillet et a provoqué une poussée du rendement des bons du Trésors américains à dix ans, revenu ensuite vers les 3,04%.

Les cours du pétrole ont quant à eux reculé sous les craintes de récession et de nouvelles restrictions sanitaires en Chine, l’emportant sur les tensions du côté de l’offre. En effet, plusieurs grandes villes chinoises sont confinées après la détection d’un nouveau variant au COVID-19 et Shangaï se prépare à une nouvelle campagne massive de tests dans les prochains jours. Ces nouvelles préoccupantes sur la situation sanitaire en Chine, ajoutent à la nervosité des marchés dans une semaine qui ouvre le bal aux résultats semestriels ainsi qu’aux chiffres de l’inflation qui dicteront le ton de la Fed ainsi que le chemin que prend l’économie réelle.

Au Japon, les résultats du scrutin des élections partielles au Sénat se sont tenus dans une ambiance assombrie par l’assassinat de l’ancien premier ministre, lors d’un meeting électoral. Malgré tout, la victoire de la coalition au pouvoir du premier ministre Fumio Kishida permet de renforcer la stabilité du gouvernement en place encore pour les trois prochaines années et espère attirer à nouveau les capitaux étrangers.

L’essentiel en bref

 

Marges sous pressions

Les problèmes d’approvisionnement et la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie pèsent désormais sur les marges des entreprises.

Jusqu’à peu ces dernières sont restées à un niveau élevé, signifiant que les entreprises ont réussi à répercuter une partie de la hausse de leurs coûts sur le consommateur. Cependant, les résultats de ce second trimestre s’annoncent plus moroses alors que l’économie ralentit.

La résilience des marges étant mise à rude épreuve, les analystes révisent progressivement leurs prévisions. Récemment, 93 sociétés du S&P 500 ont subi des révisions baissières de leurs bénéfices attendus. Tous les secteurs ne sont pas égaux face à ces révisions, ceux de l’énergie et des matériaux ont quant à elles été renforcées.

Le risque de déception sur les bénéfices semble plus important en Europe qu’aux Etats-Unis en raison de la différente composition de leur indice. L’Europe, ayant davantage de financières et de cycliques, fait face au risque de rupture d’approvisionnement énergétiques et est plus sensible au ralentissement du cycle économique qui se prépare.

Toutefois, les révisions des analystes surviennent toujours avec un décalage et le marché semble avoir déjà intégré une bonne partie du ralentissement des résultats futurs, mais restera attentif sur la fébrilité des marges qui signalerait que le pouvoir de fixation des prix des entreprises s’érode.

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