Aux prises avec l’inflation, les marchés européens s’octroient une rémission

AWP

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Les principaux indices rebondissent de plus de 2%, ce qui leur permet de conclure la semaine sur une note largement positive. Seul le SMI termine sur une modeste avancée (+1,25%).

Les bourses mondiales se sont octroyé un peu de douceur vendredi au terme d’une semaine agitée par la persistance de l’inflation, une menace pour la croissance mondiale qui a déclenché lors des dernières séances des mouvements vers les valeurs refuge.

En Europe, les indices ont rebondi de plus de 2%, ce qui leur a permis de conclure la semaine sur une note largement positive. Paris a fini en nette hausse de 2,52%, Francfort de 2,10% et Londres de 2,55%. A Zurich, le SMI a gagné 1,25%.

La Bourse de New York était elle aussi portée par un rebond technique au terme d’une semaine de glissade. Le Dow Jones gagnait 1,57%, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, grimpait de 4,22%, et l’indice élargi S&P 500 montait de 2,67%. L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, était en repli.

Cela étant, le contexte économique et géopolitique est loin d’être propice à une véritable embellie boursière, selon les experts. Dernière illustration: l’indicateur phare du jour, la confiance des consommateurs américains, s’est fortement dégradé en mai.

Fondamentalement, «rien n’a changé aujourd’hui, de sorte que les gains d’aujourd’hui sont largement attribuables à des facteurs purement techniques et leur durabilité doit encore être confirmée dans la semaine à venir», commente Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Des indicateurs d’inflation qui restent très élevés aux Etats-Unis ont provoqué cette semaine des remous sur les actifs risqués. Le président Joe Biden a érigé ce problème en «priorité nationale», mais le président de la banque centrale (Fed), Jerome Powell, a averti que la faire ralentir ne serait pas indolore.

Il s’est déclaré en faveur de deux hausses des taux de 0,5 point de pourcentage lors des deux prochaines réunions «si l’économie évolue comme prévu» et, selon Bloomberg, il a réaffirmé que la Fed n’envisageait pas un relèvement plus abrupt de 0,75 point, ce qui a rassuré les investisseurs boursiers.

De son côté, la Banque centrale européenne laisse entrevoir une première hausse des taux directeurs dès juillet, quitte à peser sur la croissance.

«Les inquiétudes s’accumulent sur le cycle de croissance mondial et alimentent l’aversion pour le risque et la volatilité sur les marchés», récapitule un bulletin de marchés d’Edmond de Rothschild AM.

«Les pressions inflationnistes sont omniprésentes et les signaux de ralentissement de l’activité se multiplient. Les confinements en Chine et la guerre en Ukraine alimentent les risques de pénurie de denrées alimentaires, et maintiennent la pression sur les cours des matières premières et les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement mondiales», étayent ses experts.

Elon Musk souffle le chaud et le froid

Elon Musk a envoyé des signaux contradictoires sur son projet de rachat de Twitter: deux heures après avoir dit suspendre l’acquisition dans l’attente de détails sur le nombre de faux comptes, le fantasque patron a assuré être «toujours engagé» à mener à bien la transaction. Le titre chutait de près de 8% vers 16H30 GMT.

Le secteur de l’énergie prisé

Les tensions concernant les approvisionnements de gaz russe en Europe inquiètent toujours les investisseurs.

Les entreprises du secteur de l’énergie en bénéficiaient et surtout celles engagées dans les énergies renouvelables. Siemens Energy a gagné 5,28%, RWE 2,73%, Neoen 6,45%, Engie 2,51%.

Le pétrole dépasse les 110 dollars

Les prix du pétrole accéléraient leur hausse vendredi, les deux références de l’or noir ayant dépassé les 110 dollars le baril, galvanisées par les craintes de possibles restrictions de l’offre, notamment avec le projet d’embargo européen sur le pétrole russe.

Vers 16H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 3,69% à 111,40 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin prenait quant à lui 3,84% à 110,20 dollars.

De quoi plaire au secteur pétrolier : BP (+4,17%), Shell (+3,10%), TotalEnergies (+3,46%).

Après avoir a atteint un nouveau plus haut en cinq ans face à la monnaie européenne qui est tombée sous la barre des 1,04 dollar pour un euro jeudi, le dollar cédait 0,28% par rapport à l’euro, s’échangeant à 0,9606 vers 16H30 GMT.

Le bitcoin s’est redressé (+5,91% à 30.690 dollars) après avoir touché un plus bas depuis fin 2020 jeudi dans un contexte de retrait des investisseurs vis-à-vis des cryptomonnaies.

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