Retour sur terre pour les marchés européens après la Fed

AWP

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Le fort rebond en début de journée s’est évanoui à la clôture. Paris recule finalement de 0,43%, Francfort de 0,49% et Milan de 0,60%. Seule Londres parvient à terminer légèrement en territoire positif (+0,13%).

L’embellie qui avait gagné les indices boursiers à la suite de la réunion de la Fed s’envolait en deuxième partie de séance jeudi, avec de lourdes pertes pour les marchés américains.

Après des bonds d’environ 3% mercredi, les indices de Wall Street faisaient machine arrière: le Dow Jones décrochait de 2,85%, le S&P 500 de 3,31% et le Nasdaq de 4,53% vers 15H50 GMT.

En Europe, le fort rebond des places boursières en début de journée s’est évanoui à la clôture. Paris a finalement reculé de 0,43%, Francfort de 0,49% et Milan de 0,60%. Seule Londres a réussi à terminer légèrement en territoire positif (+0,13%).

Comme anticipé, la Réserve fédérale américaine (Fed) va augmenter ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage et réduire son bilan à partir de juin pour lutter contre l’inflation, au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis.

Le président de l’institution Jerome Powell a écarté pour le moment l’hypothèse d’une hausse de 0,75 point de pourcentage, contrairement à ce que le marché commençait à prévoir.

«Le marché s’était un peu fait peur sur un tel mouvement, mais cela aurait traduit une idée de panique de la part de la Fed», estime auprès de l’AFP Pierre Blanchet, responsable de l’intelligence économique d’Amundi Institute.

Mais, malgré le soulagement, «la tendance générale n’est pas très bonne» entre les confinements en Chine et la guerre en Ukraine, rappelle-t-il.

En outre, la Banque d’Angleterre (BoE) a relevé son taux à 1%, comme attendu, pour contrer l’inflation qu’elle voit grimper au-dessus de 10% au quatrième trimestre.

Sur le marché obligataire, les taux grimpaient dans la majorité des pays occidentaux. Le rendement des Etats-Unis à 10 ans bondissait même et passait largement au-dessus des 3%, à 3,08%.

Dans le même temps, la livre chutait de 2,35% à 1,2333 dollar, affaiblie par la décision plus modeste de la BoE comparée aux actions de la Fed.

Shell et les pétrolières résistent

Le géant pétrolier britannique Shell a pris 3,15% après la publication d’un bénéfice net en hausse de 26% au premier trimestre, à 7,1 milliards de dollars, grâce à la flambée des cours des hydrocarbures.

Les actions des autres entreprises du secteur bénéficiaient du bond d’environ 5% des prix du pétrole brut de la veille, provoqué par la proposition de la Commission européenne d’un embargo progressif sur le pétrole russe. Mais le projet se heurte à l’opposition de certaines nations européennes.

TotalEnergies a gagné 1,41%, Repsol 1,30% et BP 1,05%.

Les prix du pétrole progressaient vers 15H35 GMT, après la réunion des pays de l’Opep+, qui ont une nouvelle fois convenu d’une hausse marginale de leur production d’or noir, confortés par les risques qui pèsent sur la demande sur fond de restrictions anti-Covid en Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,95% à 111,17 dollars. Le WTI américain pour livraison en juin montait de 0,59% à 108,45 dollars.

La vente en ligne souffre

Le site de vente en ligne eBay reculait de 9,89% malgré un chiffre d’affaires et un bénéfice supérieurs au consensus de Wall Street, les observateurs retenant surtout les projections du groupe pour le deuxième trimestre, inférieures à celles du marché.

La plateforme de commerce en ligne Shopify s’effondrait également (-16,86%) après la publication d’un chiffre d’affaires très inférieur aux attentes ainsi qu’une perte sensiblement supérieure.

Zalendo (-9,91%), Just Eat Takeaway (-11,69%) et Delivery Hero (-7,98%) ont aussi plongé en Europe.

L’euro souffre aussi face au dollar, le bitcoin chute

L’euro cédait 1,03% face au billet vert à 1,0514 dollar. La livre perdait elle 2,33%, les deux devises étant affaiblies par la position vigoureuse de la Fed.

Le bitcoin chutait lourdement de 7,47% à 36’830 dollars, un mouvement commençait après l’ouverture des marchés européens.

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