Citigroup, aidé par la volatilité des marchés, dépasse les attentes au 2e trimestre

AWP

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Le bénéfice net de l’établissement dirigé par Jane Fraser recule de 27%, à 4,5 milliards de dollars. L'action s'envole.

La banque américaine Citigroup a fait mieux que prévu au deuxième trimestre, la hausse des taux d’intérêts et la volatilité des marchés compensant la baisse d’activité de ses banquiers d’affaires.

Le bénéfice net de l’établissement dirigé par Jane Fraser a reculé de 27%, à 4,5 milliards de dollars, détaille un communiqué vendredi.

Il a été entamé par les 375 millions de dollars mis de côté par la banque pour faire face aux potentiels impayés de ses clients dans les prochains mois, et pâtit de la comparaison avec la même période en 2021 quand la banque avait fortement réduit ses réserves.

Citi a avancé «l’incertitude croissante sur la macroéconomie» pour justifier la reconstitution d’un plus gros coussin financier.

Avec une inflation à 9,1% aux Etats-Unis en juin, au plus haut en 40 ans, «nous nous inquiétons de la possibilité d’une récession», a précisé le directeur financier Mark Mason lors d’un briefing avec des journalistes.

Signe de la volonté des banques de se préparer à une éventuelle mauvaise passe économique, JPMorgan Chase a annoncé une décision similaire jeudi en mettant de côté 428 millions de dollars afin de refléter «une modeste détérioration des prévisions économiques».

Citi, comme JPMorgan, a décidé dans ce contexte de suspendre son programme de rachats d’actions afin de pouvoir répondre aux exigences des régulateurs en matière de capital si la situation se détériorait.

Tout en gardant les risques en tête, la santé financière des clients de Citi, particuliers comme entreprises, reste de bonne tenue, a souligné M. Mason en mettant en avant la hausse des dépenses pour les voyages et les restaurants et le faible taux de chômage.

Il est à ses yeux «un peu compliqué de réconcilier» cette situation avec l’érosion ces derniers mois de la confiance des consommateurs.

L’action bondit

Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires de Citi a progressé de 11% à 19,6 milliards de dollars.

Et son bénéfice ajusté par action et hors éléments exceptionnels s’est affiché à 2,19 dollars, soit bien au-dessus du 1,68 dollar attendu par les analystes.

L’action bondissait de 9,3% dans les premiers échanges à Wall Street.

Citi a profité de la remontée des taux engagée depuis mars par la banque centrale américaine, qui a fait grimper ses revenus nets d’intérêts, soit la différence entre les intérêts que la banque gagne sur les prêts accordés à ses clients et ceux qu’elle verse aux épargnants.

Le groupe a aussi pu compter sur la forte volatilité qui a bousculé les marchés, son activité de courtage générant un chiffre d’affaires en hausse de 25%.

Les revenus tirés de ses cartes bancaires ont pour leur part progressé de 10%, tirés à la fois par la hausse des intérêts sur les cartes de crédit et par la hausse des dépenses de leurs détenteurs.

Citi a en revanche vu les commissions de ses banquiers d’affaires, ceux qui accompagnent les entreprises dans leurs opérations de rachat, d’entrée en Bourse ou de levée de fonds, reculer de 46%.

Et les revenus générés par l’activité de gestion de fortune ont stagné.

Wells Fargo, qui dévoilait aussi ses résultats du deuxième trimestre vendredi, a vu pour sa part son bénéfice net reculer de 48% à 3,1 milliards de dollars, et son chiffre d’affaires baisser de 16% à 17 milliards de dollars.

L’activité a notamment été lestée par la baisse de la valeur de certaines des entreprises dans lesquelles la banque a investi ainsi que par une nette baisse des demandes de prêts immobiliers.

La banque a aussi fait savoir qu’elle s’attendait à ce que les remboursements non honorés, à un niveau très faible actuellement, augmentent. Mais «nous n’avons pas encore vu de détérioration significative» dans ses portefeuilles de prêts, aux particuliers ou aux entreprises, a souligné son patron Charlie Scharf.

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