Le yen frôle son plus bas en 20 ans, l’euro remonte

AWP

1 minute de lecture

Vers 16h40, le yen perdait 0,98% à 125,57 yens pour un dollar, après avoir baissé jusqu’à 125,77 yens, un niveau plus vu depuis 2015 et s’approchant de son plus bas depuis 2002.

Le yen fondait lundi et approchait de son plus bas niveau en 20 ans face au dollar américain, plombé par la perspective d’une politique monétaire très souple au Japon, tandis que l’euro remontait après le premier tour de la présidentielle française.

Vers 14H40 GMT (16H40 à Paris), le yen perdait 0,98% à 125,57 yens pour un dollar, après avoir baissé jusqu’à 125,77 yens, un niveau plus vu depuis 2015 et s’approchant de son plus bas depuis 2002.

Depuis le début de l’année, le yen a perdu 8,3% face au billet vert (-4,2% face à l’euro, à 136,73 yens).

Contrairement à ses homologues en zone euro ou aux Etats-Unis, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda ne s’inquiète pas outre mesure du niveau de l’inflation, bien plus bas au Japon qu’en Occident.

Alors que le conflit en Ukraine a fait grimper les prix du pétrole et du gaz dont le Japon est un important importateur, M. Kuroda a affirmé lundi que son institut pourrait assouplir sa politique monétaire.

«La BoJ s’inquiète peut-être de la rapidité du déclin du yen, mais est en faveur de tout ce qui pourrait permettre au Japon de sortir du piège déflationniste dans lequel le pays est pris» depuis des années, commente Kit Juckes, analyste chez Société Générale.

Résultat, malgré le conflit en Ukraine, «l’aversion au risque ne profite pas au yen», pourtant habituellement considéré comme une valeur refuge, remarque Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

L’économie japonaise est par ailleurs étroitement liée à la Chine, où l’inflation a accéléré en mars (+1,5%) alors qu’un regain de Covid a entraîné la mise sous cloche de plusieurs régions.

L’euro prenait pour sa part 0,11% à 1,0888 dollar pour un euro, s’éloignant un peu de son plus bas en un mois atteint vendredi.

L’arrivée en tête du président sortant Emmanuel Macron, qui affrontera le 24 avril la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, a légèrement rassuré les marchés.

«M. Macron est clairement perçu comme le candidat qui va profiter aux marchés, notamment avec sa passion pour l’unité européenne», alors que Mme Le Pen a adopté des postions hostiles à l’intégration européenne, commente Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.

«Le fait que les sondages aient prédit le résultat du (premier) tour d’hier ne dissipe pas l’incertitude sur le second tour», nuance Tullia Bucco, analyste chez UniCredit.

Avant le second tour, les cambistes se focaliseront jeudi sur la Banque centrale européenne (BCE), qui cherchera à pallier au cocktail explosif provoqué par le conflit en Ukraine d’une inflation galopante et du risque d’une récession.

Ils prendront également connaissance des données sur l’inflation américaine mardi.

A lire aussi...