La chronique des marchés de Vontobel au 9 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -2,3%, SPX -2,2%, Dow -2,3%, Russell -1,93%, SOX -3,06%, Eurostoxx -0,64%, SMI -0,82%.

Wall-Street repart à la baisse vendredi après que le le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin ait indiqué que les Etats-Unis veulent discuter mais que le risque d’une guerre commerciale avec la Chine existe. Le marché ignore totalement les statistiques de l’emploi, plutôt rassurantes sur le front de l’inflation. La volatilité (VIX) repart à la hausse et traite à 21.49, un niveau relativement élevé. Relevons que, sur la semaine, la volatilité des indices US remonte alors que celle de l’Eurostoxx reste inchangée. Notons aussi que l’indice S&P500 (SPX) teste une nouvelle fois sa moyenne mobile à 200 jours en séance, pour clôturer 10 points au-dessus. 

Sur la semaine, le SPX abandonne 2,2%, le Nasdaq 2,3% alors que l’Eurostoxx rend 0,64% et le SMI 0,82%. Les taux d’intérêts obligataires restent relativement stables, le 10 ans Bund allemand à 50 points de base et le 10 ans US à 2,79%. Le pétrole rend pas mal de terrain sur les cinq séances, le WTI Light Crude en baisse de 4,6%  à 62,20$ le baril. L’or gagne péniblement 0,6% à 1333$ par once. Les monnaies restent calmes, le dollar index DXY grappillant 0,2% sur la semaine, à 90,10 alors que l’euro remonte très légèrement contre le franc, ce matin à 1,1773 et que le dollar regagne aussi du terrain contre notre monnaie, à 0,96. On le constate, les turbulences subies par les marchés actions se cantonnent à cette classe d’actif. Pas de contagion aux autres catégories en l’état. A court terme, la guerre rhétorique entre la Chine et les Etats-Unis va dicter le tempo des actions. En parallèle, le marché devra tenir compte des statistiques macro-économiques avec notamment cette semaine les prix à la consommation au mois de mars aux Etats-Unis, les minutes de la dernière réunion de la Fed et la production industrielle en zone euro au mois de février. Bonne nouvelle pour les adeptes de concret, les résultats de sociétés US au premier trimestre vont commencer à tomber avec Citigroup, JP Morgan et Wells Fargo ce vendredi. 

Dans ce fatras d’incertitudes, il est bon de faire un pas en arrière et de considérer quelques indicateurs qui sont bien souvent révélateurs. Les signaux des marchés d’options, les flux de capitaux et les mesures de sentiment sont au plus bas depuis peu de temps avant l’élection présidentielle américaine en novembre 2016. Les petits investisseurs US semblent être les plus gros vendeurs d’actions, tandis que les gestionnaires de fonds institutionnels ont en grande partie acheté plus de protection ou réalloué des positions actions dans de la dette à court terme. Pour en revenir aux petits investisseurs, leur sentiment s’est violemment retourné depuis la fin janvier. Ils sont devenus nettement plus « baissiers » dans l’âme que « haussiers ». On considère dans le marché cette catégorie d’investisseurs comme un indicateur contrariant, les petits porteurs laissant bien souvent leurs émotions dominer leurs actes. Et les investisseurs institutionnels? Et bien leur exposition aux actions a fortement baissé depuis décembre (indice NAAIM à 120 en décembre contre 55,5 aujourd‘hui). Moins ils en détiennent, moins ils peuvent en vendre et plus ils sont susceptibles d’en acheter. En conclusion, la correction des indices a permis de ramener les valorisations et le sentiment du marché à des niveaux plus acceptables, il ne manque plus qu’une dissipation de brouillard artificiel créé par Donald Trump et ses tweets.

Ce matin les places boursières européennes ouvrent en hausse de 0,6%, rassurées par un…tweet de Donald Trump hier dans lequel le président des Etats-Unis affirme que le président chinois Xi et lui seront toujours amis et qu’une sortie favorable aux deux pays interviendra…Tous les secteurs participent à la hausse à l’exception de l’énergie. Deutsche Bank change de CEO, l’action en hausse de 3%, Novartis offre 8.74 milliards de dollars pour racheter Avexis une entreprise basée dans l’Illinois, l’action Novartis en hausse de 0,5%.

Même dans un scénario de reprise des indices, la volatilité reste élevée et intéressante. Par exemple, un multi defender vonti sur AMS, Logitech et Temenos, à un an en francs suisses et assorti d’une barrière européenne (observable à l’échéance uniquement), offre un coupon de 11,45% par an!

A lire aussi...