La chronique des marchés de Vontobel au 6 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,49%, SPX +0,69%, Dow +0,99%, Russell +0,74%, SOX -1,04%, Eurostoxx +2,68%, SMI +2,21%.

Wall-Street confirme son regain de forme, l’indice S&P500 (SPX) alignant une troisième séance consécutive de hausse et traitant désormais à 70 points de sa moyenne mobile à 200 jours. La volatilité (VIX) repasse en-dessous des 20, le marché se détendant au sujet de la guerre commerciale, ou du moins la guerre rhétorique entre les Etats-Unis et la Chine. Les titres de l’énergie et de matières premières mènent la danse, encouragés par le pétrole, le WTI Light Crude flirtant avec le niveau de 64 dollars par baril, le ministre Qatari du pétrole ayant indiqué qu’il est trop tôt pour que l’OPEP cesse ses réductions de production. Les bancaires poursuivent leur redressement, les taux d’intérêts en reprise aidant. Notons par ailleurs qu’UBS relève sa recommandation sur Citigroup et Wells Fargo. On observe également de l’intérêt acheteur dans les titres dits de «momentum», le meilleur exemple étant Tesla, qui s’adjuge encore 6.5% et revient au-dessus des 300 dollars. Tesla, c’est 14,2% de hausse en deux séances, impressionnant mais ne nous emballons pas, les problèmes de la firme d’Elon Musk subsistent, notamment son incapacité à livrer les centaines de milliers de modèles 3 commandés. Les semi-conducteurs peinent quelque peu, pénalisés par Nvidia qui abandonne 2,2% après que Citron (société spécialisée dans la vente à découvert de titres) ait émis un commentaire prudent sur la société. Par ailleurs UBS initie la couverture sur Micron Tech avec une recommandation de vente, MU se prenant les pieds dans le tapis et abandonnant 6,7%. 

Les marchés émergents se portent bien, l’ETF (Exchange Traded Fund) EEM est de retour à 48 dollars et a récupéré sa moyenne mobile à 100 jours. L’annonce de la décision d’emprisonnement de l’ancien président brésilien Lula a provoqué une hausse de 1% de l’indice Bovespa. 

En Europe hier, on assiste enfin à une séance haussière digne de ce nom, les principaux indices progressant entre 2,2% et 2,9%. L’effet mimétisme de Wall-Street joue bien sûr son rôle mais la faiblesse relative de l’euro contre dollar (proche des 1,22) est également un facteur. Rappelons au passage que l’Europe a tout pour plaire, lorsqu’il s’agit d’investir en actions. Elle est moins chère que les Etats-Unis, paie de meilleurs dividendes et la Banque Centrale Européenne est toujours (et encore) en mode expansionniste.

Aujourd’hui le marché regardera l’importante statistique de l’emploi aux Etats-Unis, cet après-midi à 14h30 heure de Genève. Le consensus s’attend à 185'000 postes de travail créés par l’économie US au mois de mars. Rappelons-nous que le chiffre de février était très fort (313'000) et qu’une nouvelle surprise positive de cet acabit est peu probable de ce fait. Cela dit, il faudra aussi regarder les salaires horaires de près. Dans l’idéal, le marché voudra voir un marché de l’emploi solide sans progression trop forte des rémunérations.

Et la semaine prochaine marquera le début de la saison des résultats d’entreprises au premier trimestre. Nous aurons notamment droit à JP Morgan, Wells Fargo, Citigroup, Delta et Blackrock.

Ce matin on repart avec un nouvel épisode du feuilleton «Trump contre la Chine». On apprend que le président des Etats-Unis a demandé au département du commerce américain de voir s’il ne serait pas judicieux d’infliger 100 milliards de dollars de droits de douanes supplémentaires contre la Chine, après que celle-ci eut riposté aux premières sanctions américaines de 50 milliards de dollars. Le président américain est d’autant plus furieux que Pékin a ciblé ses électeurs, les fermiers républicains du Midwest. Et le marché, qu’en pense-t-il? Et bien du mal dans un premier temps, le future SPX perdant 40 points cette nuit. Mais ce matin ce même future a déjà récupéré plus de la moitié de ces 40 points. En Europe, le future Eurostoxx a ouvert en baisse de 0,8% à 3318 points et traite actuellement à 3331. Le pétrole rend un peu de terrain, l’or remonte vaguement, les taux obligataires restent inchangés et les monnaies restent de marbre. En résumé, il semble bien que les chiens aboient et que la caravane passe.

Le marché croit de moins en moins à cette guerre commerciale. A suivre tout de même, bien évidemment, mais les statistiques de l’emploi cet après-midi devraient monopoliser l’attention.

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