La chronique des marchés de Vontobel au 15 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq +2,3%, SPX +1,4%, Dow +1,15%, Russell +0,08%, SOX +1,97%, Eurostoxx -0,46%, SMI +0,25%.

 

Wall-Street rebondit vendredi, après deux séances consécutives de forte baisse. Le climat général reste volatil. Les indices sont survendus et récupèrent simplement un peu de terrain. Les craintes sur les taux et les tensions commerciales persistent, même si le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, se veut rassurant en estimant vendredi que la baisse des marchés est un ajustement naturel  et que l’économie américaine reste forte. Pour sa part, Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, défend la politique monétaire de la Fed en estimant qu’il «est temps de réajuster la politique monétaire vers la neutralité». Pour cela, la Fed doit «aller un peu plus loin» dans son cycle de relèvement de taux pour atteindre cet objectif «de neutralité», que M. Evans considère se situer entre entre 2,75% à 3%, dans un contexte de croissance supérieure à la normale et d’inflation modérée.

C’est la tech qui mène le bal, les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) bénéficiant de la grande forme de Netflix (NFLX +5,75%) qui est relevée par Citigroup. Netflix qui publie ses résultats demain après la clôture de New York. Snap (SNAP +5,4%) et Twitter (TWTR +3,7%) sont également portées, cette fois-ci par une note positive de Pivotal. Nvidia (NVDA) progresse de 4,9% suite à un commentaire encourageant de Argus. Microsoft récupère 3,5%, portée par une recommandation de Macquarie. Enfin Marvel (MRVL +1,6%) est upgradée par Stifel. Bref, on l’aura constaté, vendredi les analystes étaient de sorties et amoureux de la tech. Malgré le rebond de vendredi, Apple recule de 1% sur la semaine, Microsoft de 2,3%, Alphabet de 4% et Netflix de 3,3% alors qu’Amazon rend 5,3%.

Vendredi passé marque aussi le début de la saison des résultats des sociétés américaines au troisième trimestre. Et ce sont les banques qui sont à l’honneur. Citigroup (C +2,1%) réalise un bénéfice net supérieur aux attentes à la faveur d’une réduction de ses coûts, de la hausse du revenu de ses activités de trading obligataire et de la bonne tenue de sa banque de détail au Mexique. JP Morgan (JPM -1%) dépasse les attentes pour son Q3, grâce à la remontée des taux d’intérêt et l’allègement de la fiscalité aux Etats-Unis. Toutefois, contrairement à Citigroup, JPM subit une baisse des revenus tirés du trading obligataire. Wells Fargo (WFC +1,3%) publie un bénéfice net au Q3 en hausse de 32%, légèrement inférieur aux attentes, mais gonflé par la poursuite de ses efforts de réduction de ses coûts, jugés essentiels en raison du plafonnement de la taille de son bilan imposé par la Réserve fédérale.

Pour en revenir au marché, je note que les principaux indices (SPX, NDX, DOW) repassent au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours en clôture. Il reste encore au Russell 2000 (RTY, l’indice des 2000 plus petites capitalisations US) et à l’indice des Transports (TRAN) à faire de même. La volatilité recule, l’indice VIX en repli de 15% à 21,31, j’aurais aimé le voir à 30 avant sa baisse. Au registre des monnaies, le dollar fait du surplace et traite à 1,1569 contre euro. L’or est inchangé à 1222 dollars l’once et le pétrole progresse légèrement ce matin, le WTI Light Crude à 71,80 dollars mais tout de même en baisse de 4% la semaine passée.

Ce matin on reparle du Brexit qui semble de plus en plus être une vue de l’esprit. Une importante réunion de gouvernements européens a été annulée, qui devait avoir lieu aujourd’hui. Les négociations sont dans l’impasse, la livre perd du terrain contre le dollar, actuellement à 1,3112. En Allemagne, la coalition d’Angela Merkel est meurtrie après l’échec électoral bavarois. La CSU y a essuyé hier un camouflet historique, cédant sa majorité absolue au parlement régional. Le SPD a, lui, perdu près de la moitié de ses électeurs. Le gouvernement italien envoie aujourd’hui son projet de budget à la commission européenne, projet qui inquiète car il prévoit d’augmenter le déficit en 2019, ce qui ferait augmente la dette et ne permettrait pas à Rome de respecter les critères de Maastricht. Le scéniario du pire serait que la Banque Centrale Européenne (BCE) soit forcée d’intervenir. Et en France, le remaniement ministériel «tant attendu» devrait être annoncé aujourd’hui.

Cette semaine sera marquée par de nombreux résultats de sociétés US avec un clair focus sur le secteur financier: BofA (BAC), AMEX (AXP), US Bancorp (USB), Goldman (GS), Morgan Stanley (MS), BlackRock (BLK), Schwab (SCHW), BoNY (BK), Blackstone (BX), Prologis (PLD), Progressive (PGR), BB&T (BBT), Travelers Co (TRV), State Street (STT), SunTrust (STI), KeyCorp (KEY), E*TRADE (ETFC).

Sur le plan macro-économique, nous suivrons notamment les minutes de la Fed et des données sur le marché immobilier américain. En Chine la production industrielle, le PIB et l’indice des prix à la consommation.

Ce matin les places financières européennes ouvrent en légère baisse, le sentiment général n’est pas au top, on attend de voir comment les principaux dossiers vont évoluer. Notre recherche confirme sa recommandation d’achat sur UBS mais réduit son objectif de cours de 21 francs à 19 francs. Le numéro un bancaire helvétique va lever le voile sur sa stratégie lors de sa journée des investisseurs le 25 octobre et vraisemblablement en confirmer les principales lignes, indique notre analyste Andreas Venditti. L’accent devrait être mis sur les opportunités de croissance mais aussi sur la maîtrise des coûts. Le rabotage succinct de l’objectif reflète une anticipation de croissance réduite ainsi qu’une augmentation des coûts au niveau des fonds propres, poursuit l’expert, qui prête toujours au cours actuel un potentiel haussier de plus de 30%.

La bourse allemande rencontre des problèmes techniques et ouvrira à 10h10.

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