La chronique des marchés de Vontobel au 13 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow +0,64%, S&P 500 +0,54%, Nasdaq +0,95%, Russell 2000 +1,05%, SOX +1,47%, Eurostoxx +1,72%, SMI +1,68%.

 

Le sentiment s’améliore à Wall-Street, l’indice S&P500 (SPX) terminant en hausse alors que le rendement de l’emprunt US à 10 ans revient à 2.91%. Même si le SPX rend une partie de ses gains en clôture (+1,9% au plus haut du jour), l’optimisme prévaut que les relations sino-américaines progressent dans la bonne direction. Les utilitaires sont délaissés au profit des valeurs bancaires, le crédit s’améliore et la volatilité reflue pour la troisième séance consécutive, le VIX à 21,46. Le dollar rend du terrain, tout comme le franc suisse. L’or abandonne quelques dollars par once. Quasiment tous les actifs dits «valeurs refuges» sont donc dédaignés hier.

Peu ou pas de nouvelles à se mettre sous la dent dans le principal dossier qui nous occupe. Donald Trump indique à Reuters qu’il pourrait s’impliquer dans le dossier Huawei si cela peut servir la sécurité nationale et permettre au dossier de la guerre commerciale de progresser. En face, il se murmure que la Chine pourrait revoir sa politique «made in China 2025», ce plan d’action sur dix ans, lancé en 2015, qui vise à transformer le géant manufacturier en une puissance mondiale manufacturière. En outre, l’affaire Huawei ne tombe pas par hasard. Cette entreprise fait partie des candidats à la 5G et c’est probablement là que le véritable pouvoir se situera à l’avenir. La Chine inquiète donc les Etats-Unis et, en revoyant son plan décennal et en envisageant de laisser plus d’entreprises étrangères accéder à son marché, Pékin fait retomber la pression générale.

Au vu de l’attitude des marchés ces deux derniers jours, on peut se dire que ces derniers sont de plus en plus convaincus qu’un deal a été conclu entre les deux grandes puissances. Cela dit, il faut savoir raison garder et ne pas se précipiter dans un potentiel piège à taureaux (bull trap). Le marché reste très nerveux et la tendance de vendre la force est encore bien présente. A ce propos, le VIX recule depuis trois séances, de peu certes mais il recule. Il reste au-dessus de 20, c’est un indicateur à suivre de près. Un autre indicateur, beaucoup moins connu, nous envoie un message: le Credit Suisse Fear Barometer, qui n’a plus traité aussi bas depuis 2013. C’est potentiellement un bon signe.

En Europe hier, la séance est belle avec l’Eurostoxx qui gagne 1,72%. La meilleure performance du jour est réalisée par Fresenius, qui gagne 6,86% alors qu’Inditex réalise la pire suite à ses résultats. Au Royaume-Uni, Theresa May survit au vote de défiance à son encontre, ce qui permet à la Livre Sterling de rebondir quelque peu.

En Asie tous les indices sont dans le vert ce matin, les marchés apprécient beaucoup la détente apparente entre les deux géants de la planète. Et ce matin les places financières européennes traitent autour de l’équilibre et confirment donc pour le moment les gains d’hier. La BNS a décidé de maintenir sa politique monétaire inchangée, le suspense était intolérable…Un peu plus tard dans la journée, nous aurons droit à la décision de la BCE et, surtout, au discours de Mario Draghi, aux alentours des 14h30.

Emmanuel Macron doit apprécier l’annonce du premier ministre espagnol, Pedro Sanchz, d’une hausse du salaire minimum de 22%. Il faut mentionner que le salaire de base n’est pas le même en Espagne qu’en France, il se situe actuellement à 637 euros et atteindra 1050 euros par mois (900 euros sur 14 mensualités). C’est sa plus forte hausse depuis 1977. Cette mesure devrait concerner 1.3 millions de travailleurs, selon le ministère espagnol du travail.

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