Le rallye du marché baissier pourrait se poursuivre

Sven Schubert, Vontobel Asset Management

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Sommes-nous dans un marché baissier ou entrons-nous dans un nouveau marché haussier?

Nos modèles quantitatifs qui analysent les données macroéconomiques et des marchés financiers pour évaluer le marché ont observé des similitudes frappantes avec les phases de turbulences de 1990 et 2007 sur les marchés financiers.

L’analyse top-down des données actuelles indique une probabilité croissante d’un marché baissier appelé à se poursuivre: les programmes de soutien budgétaire à grande échelle lancés en 2020/21 durant la pandémie et les mesures d’assouplissement quantitatif sont progressivement réduits, ce qui se reflète dans un brusque déclin de la liquidité globale.

La poursuite du marché baissier n’exclut pas de nouveaux rallyes

Les 20 dernières années ont été marquées par cinq marchés baissiers: éclatement de la bulle Internet, crise financière mondiale, crise de la dette souveraine en Europe, pandémie de Covid-19 et, plus récemment, invasion russe en Ukraine. Toutefois, à l’exception de 2020, tous ces marchés baissiers ont connu au moins deux rallyes. L’un deux, en 2000-2002, a vu le S&P 500 grimper d’au moins 21% avant une rechute des cours.

Bien que la Fed ait poursuivi son resserrement monétaire en septembre, certains arguments pourraient sonner la fin de cette politique restrictive.

Il y a de bonnes raisons d’anticiper au moins un rallye à court terme au sein d’un marché baissier, surtout si le resserrement de la politique monétaire de la Fed et l’inflation américaine ont déjà atteint un point culminant.

Les améliorations concernant les chaînes d’approvisionnement mondiales et le repli des cours des matières premières l’été dernier viennent conforter ce scénario. L’affaiblissement des données mondiales de consommation pointe également un relâchement des pressions inflationnistes. Cela explique pourquoi les attentes en matière de taux d’intérêt et d’inflation ont décliné entre mi-juin et fin août, ce qui a finalement apporté un soutien aux marchés des actions et des obligations.

Les mauvaises nouvelles économiques sont bon signe

Bien que la Fed ait poursuivi son resserrement monétaire en septembre, certains arguments pourraient sonner la fin de cette politique restrictive. Les données économiques commencent notamment à s’affaiblir aux USA, comme indiqué par notre modèle de cycle conjoncturel. Ces derniers temps, même le marché de l’emploi a montré des signes d’essoufflement. Les prévisions de taux d’intérêt et d’inflation devraient donc être revues à la baisse, ce qui signifie généralement une pentification de la courbe des rendements sur la base des échéances courtes. C'est positif pour nos deux modèles d’allocation en obligations comme en actions, surtout par rapport au spread de terme. Par conséquent, les mauvaises nouvelles économiques sont bon signe car les participants au marché s’attendent à ce que la Fed adopte une orientation un peu plus accommodante à l’avenir – même si les représentants de la Fed et de la Banque centrale européenne réunis à Jackson Hole se sont réclamés de l’ancien président de la Fed Paul Volcker et de sa politique monétaire extrêmement restrictive.

Il reste donc à voir comment la Fed réagira à un affaiblissement durable des données économiques combiné à un recul de l’inflation, et si elle est vraiment prête à s’engager dans un cycle de hausses de taux d’intérêt potentiellement douloureux. Nos modèles permettent raisonnablement d’en douter tant que les mauvaises nouvelles pour l’économie sont bonnes pour le marché des actions. Dans ce contexte, il semble qu’il y ait encore de la marge pour un nouveau rallye du marché baissier dans un futur assez proche.

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