Holcim fait volte-face et se retire du marché russe

AWP

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Le cimentier avait annoncé à la mi-mars vouloir maintenir ses activités sur place. Il va finalement se désinvestir des six sites qu’il exploite actuellement. L'action grimpe.

Le géant du ciment et autres matériaux de construction Holcim a finalement décidé «d’entamer le processus de retrait du marché russe». Mi-mars, il assurait maintenir ses activités sur place.

Ce projet de désinvestissement fait suite à la suspension des investissements en capitaux en Russie annoncée le 11 mars, après l’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes. La multinationale zougoise exploite trois cimenteries, ainsi que trois carrières, et emploie environ 1’000 personnes sur place.

Holcim explique vouloir opérer «de la manière la plus responsable possible», «conformément aux valeurs de l’entreprise», selon un communiqué publié mardi. Un porte-parole contacté par AWP a expliqué qu’il était prématuré d’évaluer les correctifs de valeurs en Russie. Sans nommer la guerre en cours, Holcim dit exprimer sa «profonde inquiétude face à la tragique souffrance humaine» dans la région.

Investissements pour plus d’un milliard

La plus importante des trois cimenteries, celle de Shurovsky, dans le district de Moscou, emploie quelque 450 personnes et a une capacité de production de 2,5 millions de tonnes. Fondée en 1870, c’est également la plus ancienne de Russie. Le site a été entièrement rénové entre 2008 et 2011 pour un montant d’investissement de 550 millions d’euros.

L’usine de Volsk, dans la région de Saratov, à 750 km au sud-ouest de la capitale, est idéalement située par rapport à l’approvisionnement de matières premières pour la production de ciments haute performance et résistants aux sulfates. Sortie de terre à la fin du XIXe siècle, elle a également fait l’objet d’une mise à niveau complète en 2017, pour un coût dépassant les 280 millions d’euros.

Plus moderne, le site de Kaluga a été mis en service en 2014 à proximité immédiate d’un gisement de calcaire. Le montant d’investissement, comprenant des infrastructures adjacentes dans le district de Ferzikovsky, s’est monté à 500 millions d’euros.

Le groupe exploite également trois carrières de matériaux non-métalliques en Carélie (nord-ouest), une région réputée pour la qualité de sa diabase concassée, utilisée dans la construction de routes, d’installations sous-terraines et hydrauliques, précise la filiale russe du cimentier sur son site internet.

Projets aéroportuaires

Parmi les principaux projets impliquant les usines de Shurovsky et de Volsk figurent de nombreuses infrastructures aéroportuaires, parmi lesquelles les aéroports moscovites de Shermetyevo et Domodedovo, mais aussi la rénovation des aérodromes militaires de Loukhovitsy et d’Engels. Situé près de Saratov, ce dernier est une importante base aérienne de bombardiers stratégiques.

Le groupe expliquait à la mi-mars maintenir ses activités en Russie pour continuer «à approvisionner les communautés et les populations locales en matériaux de construction essentiels». Les ventes dans le pays représentent moins de 1% du chiffre d’affaire global du groupe.

A la Bourse, l’action Holcim a terminé en hausse de 3,9% à 46,56 francs, dans un SMI en progression de 1,40%.

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