Les primes 2023 des caisses maladie

Olivier Parenteau, Maklerzentrum Schweiz

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Quelle hausse les primes des caisses maladie vont-elles subir l’année prochaine? Comment faire face à une forte augmentation des primes de caisse maladie?

L’année prochaine, les primes de l’assurance maladie pourraient connaître une forte hausse. Vouloir réduire les prestations des assurances complémentaires dans le but de faire baisser le montant des primes à payer est une stratégie hasardeuse. Les assurés devraient donc d’abord se renseigner sur les modèles alternatifs de l’assurance de base obligatoire.

Durant les quatre dernières années, les primes des assurance maladie n’ont que modérément renchéri; en 2022, elles ont même légèrement baissé. Mais l’année prochaine, elles pourraient sérieusement reprendre l’ascenseur: l’association des assureurs-maladie ‘santésuisse’ dit craindre une hausse des primes de plus de 10%, soit d’une ampleur que l’on n’avait plus connue depuis 2003. Les raisons principales en sont d’une part les coûts importants occasionnés par le mouvement de rattrapage postpandémique, étant donné qu’un grand nombre d’opérations et d’examens avaient été reportés durant les phases aiguës de la pandémie de Covid, ainsi que, d’autre part, les interventions visant les réserves des caisses maladie, survenant suite à diverses pressions politiques. Par ailleurs, avec un taux d’inflation de 3% dans le système de santé publique, les augmentations de primes sont inévitables.

Afin de combattre cette évolution, la Confédération envisage diverses mesures telles que l’abaissement des tarifs de laboratoire et des prix des médicaments. Le premier train de mesures destinées à freiner l'augmentation des coûts est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. D’autres concepts de mesures font actuellement l’objet de débats parlementaires. Or, jusqu’à ce que de telles actions aient un réel effet atténuateur sur le système de santé publique, le prochain round de fixation des primes sera sans doute terminé depuis longtemps.

Attention aux délais de résiliation!

Alors, que peuvent faire les assurés pour se prémunir contre les effets de l’augmentation des primes annoncée? Ce n’est qu’à la fin du mois de septembre que le Conseil fédéral communiquera le montant des primes des caisses maladie pour l’année suivante. Il reste à déterminer de combien les différentes caisses maladie vont majorer les primes, et pour quelles régions et quels modèles d’assurance. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, cela n’a guère de sens d’entreprendre quoi que ce soit au niveau de l’assurance de base obligatoire. De plus, un changement de caisse ne posera en principe aucun problème, s’agissant de l’assurance de base. Une personne souhaitant changer de caisse maladie doit simplement dénoncer son contrat actuel d’assurance de base obligatoire avant le 30 novembre 2022, en respectant un préavis d’un mois. C’est facilement possible pour toutes les personnes assurées, puisque ni l’état de santé, ni l’âge ne jouent un rôle dans cette démarche. La personne concernée a alors jusqu'au 30 décembre pour conclure un nouveau contrat d’assurance maladie de base, le passage dans la nouvelle caisse se faisant le 1er janvier 2023.

En revanche, dans le domaine des assurances complémentaires – où l’assurance complémentaire d’hospitalisation occasionne clairement les frais les plus importants – les assurés feraient bien de s’informer dès à présent sur les différentes solutions d’assurance envisageables. Dans la plupart des caisses maladie, le délai de préavis pour la résiliation d’une assurance complémentaire est de trois mois. Par conséquent, si l’on souhaite dénoncer son contrat d’assurance complémentaire, la résiliation doit se faire au plus tard le 30 septembre, donc avant la publication du montant des nouvelles primes. Par ailleurs, quand il s’agit d’une assurance complémentaire, il est essentiel de ne résilier son contrat d’assurance existant que lorsqu’on est en possession de la confirmation écrite de son admission dans une autre caisse maladie, car contrairement à ce qui vaut pour l’assurance de base, les assureurs n’ont aucune obligation d’accueillir un nouveau client dans une assurance complémentaire. Par conséquent, une fois que le montant des nouvelles primes a été annoncé, les assurés ont encore suffisamment de temps pour changer d’assurance de base obligatoire, alors qu’en matière d’assurances complémentaires, ce n’est pas le cas. La résiliation d’une assurance complémentaire ne peut avoir lieu plus tard dans l’année, à savoir fin novembre, que si les primes ont subi un changement.

Réaliser des économies grâce aux modèles alternatifs

Réduire préventivement l’étendue des prestations relevant de l’assurance complémentaire, dans le but de devoir supporter une prime moins lourde, ne peut être conseillé que dans certains cas bien spécifiques. Il s’agit en effet de bien veiller à ne pas se retrouver avec des lacunes de couverture, sachant qu’une ré-affiliation ne pourrait se faire qu’en tenant compte de la limite d’âge et de l’état de santé de la personne. Il est donc plus judicieux de réaliser des économies au niveau de l’assurance de base obligatoire, par exemple en optant pour un modèle «multi-accès». Dans un tel modèle, pour s’adresser à un interlocuteur de premier recours et d’orientation («gatekeeper»), les patients ont le choix entre un médecin généraliste, un centre médical, la téléconsultation médicale (par téléphone) ou une pharmacie. Les assurés bénéficient ainsi d’une plus grande flexibilité et de primes moins élevées.

Il est par ailleurs important de noter que la version revue de la loi fédérale sur le contrat d’assurance (LCA), en vigueur depuis le début de l’année, renforce les droits des assurés. Ainsi, les contrats pluriannuels peuvent dorénavant être dénoncés après un délai de trois ans, même si le contrat prévoit une durée de validité plus longue. De plus, la résiliation peut désormais se faire par courriel, pour autant que l’on soit en mesure de fournir une preuve écrite.

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