Les établissements financiers devraient être notamment invités à appliquer les «Swiss Climate Scores» ou à adhérer aux alliances internationales «zéro net».
La place financière suisse doit consolider sa position de leader mondial en matière de finance durable, estime le Conseil fédéral. Il a adopté vendredi un rapport recommandant quinze mesures sur lesquelles travailler d’ici 2025.
Les mesures sont réparties en quatre champs d’action. Le premier vise à obtenir davantage de données des milieux économiques sur le développement durable, notamment en favorisant la publication d’informations relatives à la compatibilité climatique des produits.
Ensuite, la transparence dans le secteur financier doit être améliorée. Les établissements financiers sont invités à appliquer les «Swiss Climate Scores» introduits récemment ou à adhérer aux alliances internationales «zéro net».
Un troisième champ d’action concerne les investissements à impact social et les emprunts verts. Le rapport préconise notamment d’encourager les flux financiers avec un impact sur le climat et la durabilité dans les pays en développement.
Le dernier domaine touche à la tarification de la pollution environnementale. Au niveau mondial, des travaux doivent être menés pour définir un prix du CO2 et évaluer comment compenser les émissions de CO2.
La durabilité de la place financière suisse peut renforcer sa compétitivité et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU, note le gouvernement. Elle améliore aussi sa crédibilité et sa capacité à prévenir l’écoblanchiment (greenwashing).
Le Conseil fédéral a également publié une prise de position à ce sujet vendredi. Il entend prévenir le fait d’induire en erreur les clients quant au caractère durable de produits et de services financiers. Il a chargé le Département fédéral des finances (DFF) d’examiner d’ici fin septembre 2023 les moyens efficaces pour une telle prévention.
L’organisation de protection de l’environnement WWF s’est dite satisfaite de cette prise de position contre le «greenwashing». En ce qui concerne les mesures pour une place financière suisse durable, elle déplore une voie «trop hésitante» bien que «fondamentalement correcte». Les mesures citées sont déjà mises en oeuvre ou ne vont pas assez loin. En outre, elles ne suffisent pas si elles sont basées uniquement sur le volontariat, estime le WWF.