A Genève, le conseiller fédéral s’est félicité du bon positionnement de la Suisse en matière de financement durable, soulignant la saine collaboration entre le gouvernement et le secteur privé.
La durabilité est bien plus qu’un instrument de marketing, «il s’agit de notre mission, de notre obligation envers les générations futures» a lancé le conseiller fédéral Ueli Maurer devant les médias en préambule du sommet Building Bridges sur la finance durable qui s’ouvre à Genève ce lundi.
Le patron sortant du Département fédéral des finances (DFF), qui a assisté aux deux premières éditions de 2019 et de 2021, s’est félicité du bon positionnement de la Suisse en matière de financement durable, soulignant la saine collaboration entre le gouvernement et le secteur privé.
«Building Bridges est devenu un rendez-vous annuel important» en raison notamment de l’urgence d’aligner durabilité et finance et du double rôle de Genève en sa qualité à la fois de plateforme pour les échanges internationaux et de centre financier de référence, a poursuivi le magistrat UDC.
Revenant sur les progrès réalisés depuis l’année dernière, il s’est félicité de la mise en place fin juin des «Swiss Climate Scores», un outil destiné à établir un ensemble de bonnes pratiques pour rendre les produits financiers compatibles avec les objectifs climatique définis dans le cadre de l’Accord de Paris.
«Pousser l’innovation et la durabilité dans le secteur financier et à travers l’économie dans son ensemble sera essentiel pour attirer et canaliser les investissements internationaux», a signalé le Zurichois, élogiant la transparence de la Suisse et le savoir-faire de sa place financière.
Building Bridges est devenu «plus qu’un évènement, c’est un mouvement», a pour sa part insisté son instigateur et président Patrick Odier.
Si la première édition a permis de lancer le concept, la deuxième de confirmer l’intérêt du public pour une telle plateforme de discussion et d’échange, la troisième a pour ambition «d’unifier toutes les parties prenantes plus que lors des précédentes».
Interrogé sur l’opportunité d’accueillir parmi les participants des établissements impliqués dans des scandales de «greenwashing» (écoblanchiment), le banquier genevois a répondu par l’affirmative. «La finance durable est une thématique très complexe» qui peut mener à des erreurs, mais il faut pouvoir en tirer les enseignements nécessaires.
A la question de la candidature de la Suisse comme pays-hôte de la conférence pour le climat COP31 en 2026, Ueli Maurer a déclaré que plusieurs villes étaient en lice, citant Genève, mais aussi Zurich et Bâle. «C’est une décision qui doit être prise par le Conseil fédéral, et sera communiquée à la fin du mois», a indiqué le patron du DFE.
Alors que la Confédération est sur le point de procéder à l’émission de sa première obligation «verte» (greenbond), le conseiller fédéral sur le départ s’est montré quelque peu évasif face à la critique d’une arrivée à la fois tardive et modeste sur ce marché, défendant la politique «des petits pas».
Alors que la Pologne a ouvert les feux avec un emprunt à cinq ans de 750 millions d’euros fin 2016, le Conseil fédéral a indiqué seulement en août dernier son intention d’émettre des obligations réputées vertes, sans en dévoiler les «modalités exactes» (volume, durée, coupon) tributaires «des besoins financement de la Confédération et des conditions du marché».
Selon les données communiquées par l’Administration fédérale des finances (AFF) fin septembre, la prochaine mise en souscription d’emprunts fédéraux devrait avoir lieu le 12 octobre, et leurs caractéristiques dévoilées la veille.