La privatisation de PostFinance a du plomb dans l’aile

AWP

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Une commission du National ne veut pas entrer en matière sur ce projet. Le Conseil des Etats l’avait déjà rejeté à l’unanimité.

PostFinance ne devrait pas être privatisée pour le moment. Une commission du National ne veut pas entrer en matière sur ce projet. Le Conseil des Etats l’avait déjà rejeté à l’unanimité.

Banque d’importance systémique avec près de 3 millions de clients et un patrimoine géré de 120 milliards de francs, PostFinance est l’un des principaux établissements financiers helvétiques. Mais elle n’est pas autorisée à octroyer des crédits et des hypothèques, ce qui réduit sa capacité à constituer des fonds propres.

Sa profitabilité à long terme est menacée. Le Conseil fédéral a donc proposé de lever l’interdiction d’octroyer des crédits et des hypothèques et, dans un deuxième temps, de privatiser PostFinance, filiale actuellement à 100% de la Poste - elle-même détenue à 100% par la Confédération.

La commission des télécommunications de la Chambre du peuple se dit tout à fait consciente que PostFinance est actuellement confrontée à d’importants défis. Les milieux politiques doivent agir.

Mais à l’instar de la Chambre des cantons, elle estime qu’une privatisation de PostFinance «bouleverserait en profondeur l’imbrication étroite qui existe actuellement entre PostFinance et les autres sociétés du groupe Poste pour la fourniture du service universel», lit-on dans un communiqué publié mardi.

Influence déterminante

Le devenir de PostFinance aura donc une influence déterminante sur l’organisation et le financement futurs du service public de la Poste. Il faut d’abord disposer d’une vue d’ensemble du dossier et clarifier les contours du futur service universel postal avant de pouvoir décider du destin de PostFinance, estime la commission.

Le rejet, par les deux Chambres, de la révision de la loi sur l’organisation de la Poste ouvrirait la voie à un projet qui considère l’avenir de l’ensemble du groupe Poste dans sa globalité et qui inclue des propositions relatives à la fois à l’organisation concrète du service universel en matière de services postaux et de services de paiement et à son financement, écrit encore la commission.

En chargeant le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication de lui soumettre des propositions pour la suite de la procédure d’ici à l’été 2023, le Conseil fédéral a déjà fait le premier pas dans ce sens, poursuit-elle.

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