La BoE demande un accès durable de l’UE aux chambres de compensation de la City

AWP

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«Il n’y a pas besoin d’y avoir une limite temporelle à l’équivalence» qui permet aux banques et autres institutions financières de l’UE de faire appel aux chambres londoniennes, déclare Andrew Bailey.

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Andrew Bailey s’est félicité jeudi d’avoir obtenu l’extension des équivalences qui donnent aux marchés financiers de l’UE accès aux chambres de compensation britannique, mais a demandé une prolongation illimitée dans le temps.

«Il n’y a pas besoin d’y avoir une limite temporelle à l’équivalence» qui permet aux banques et autres institutions financières de l’Union européenne de faire appel aux chambres de compensation londoniennes, a assuré M. Bailey dans un discours, publié en amont d’un dîner organisé par le lobby financier TheCityUK.

La Commission européenne a accordé mardi un délai de trois ans, jusqu’au 30 juin 2025, afin d’éviter tout risque d’instabilité financière.

La commissaire aux Services financiers, Mairead McGuinness, a cependant souligné qu’elle souhaitait parallèlement réduire la dépendance de l’UE envers le Royaume-Uni dans ce domaine. A cet effet, elle a ouvert mardi une consultation avec les parties prenantes de ce marché.

M. Bailey s’exprime après une semaine difficile pour le gouverneur: sept jours plus tôt, il a remonté les taux britanniques et assumé une mesure «douloureuse» pour les plus bas salaires.

L’inflation britannique a atteint un plus haut depuis 30 ans à 5,4% fin 2021, et pourrait grimper à 7,25% d’ici avril, poussant la BoE à relever ses taux début février pour la deuxième fois depuis le début de la pandémie de Covid-19.

La hausse des prix de l’énergie et des biens pèse lourdement sur les revenus des ménages les moins aisés. Selon la fédération syndicale TUC, le nombre de travailleurs bénéficiant du revenu minimal («universal credit») a augmenté de 1,3 million de personnes comparé à avant l’épidémie de Covid-19 dans le pays.

La hausse des taux vise à endiguer l’inflation mais rendra plus coûteux d’emprunter au Royaume-Uni, alors que la BoE table déjà sur une baisse réelle des revenus de 2% en 2022.

M. Bailey a reconnu vendredi qu’une hausse des taux était un moyen de demander aux Britanniques de ne pas réclamer des salaires plus élevés, un effort qu’il a qualifié de «douloureux».

Une affirmation dont le gouvernement de Boris Johnson s’est dissocié, un porte-parole affirmant vendredi devant la presse que ce n’est «pas ce que nous voulons».

La secrétaire générale du syndicat Unite Sharon Graham a quant à elle affirmé dans un communiqué: «Nous allons demander que les employeurs qui peuvent payer payent», jugeant par ailleurs que «les travailleurs n’ont pas de leçon à recevoir du gouverneur sur la modération des salaires».

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