Une position neutre malgré des signes avant-coureurs

George Alevrofas, VT Wealth Management, Zurich

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La crise arrive, mais elle ne vient pas encore. Sur la base de données historiques, il ne faut pas s'attendre à une récession aux Etats-Unis avant 2024.

Comme nous l'avons déjà constaté, la hausse des marchés boursiers américains n'est soutenue que par quelques titres. Cela ne peut pas être un bon signe en soi. Toutefois, cela offre la possibilité aux titres en retard de rattraper leur retard. Parmi ces titres, nous pensons qu'il faut chercher des opportunités d'actions de croissance bon marché.

Le fait que le S&P n'ait progressé que de 4% jusqu'à présent plaide également en faveur de l'engagement et nous conforte dans notre opinion de passer d'une légère sous-pondération en actions à une pondération neutre. Nous nous attendons à ce que le marché évolue de manière positive d'ici la fin de l'année. Nos modèles signalent également qu'il est judicieux de rester investi.

Ne pas sous-estimer les risques

Dans l'ensemble, les risques ne doivent toutefois en aucun cas être sous-estimés. L'inflation sous-jacente semble être de retour. Et d'un point de vue statistique, le risque est très grand que les Etats-Unis - et d'autres pays avant ou après - entrent en récession dans un avenir proche.

Les observateurs qui s'attendaient à ce que le gouvernement chinois soutienne d'une manière ou d'une autre le marché immobilier par des interventions massives ont été déçus.

La courbe des taux d'intérêt inversée incite à la prudence. Lorsque les taux d'intérêt à long terme sont plus bas que les taux à court terme, cela prédit une récession depuis pas moins de 60 ans. La question de savoir quand celle-ci se produira est toutefois décisive pour le positionnement actuel sur les marchés des actions.

Là encore, l'histoire donne une réponse plus ou moins concluante: cela dure en moyenne 24 mois. Comme nous observons une courbe des taux inversée depuis un an aux Etats-Unis, le moment du ralentissement économique se situerait donc dans la seconde moitié de 2024.

Il n'est toutefois pas totalement faux de supposer que les Etats-Unis tentent de repousser ce ralentissement jusqu'après les élections du 5 novembre 2024. Cela laisse encore un peu de temps - et laisse supposer que les marchés des actions n'évolueront pas si mal d'ici là.

Et la géopolitique ?

La question est bien sûr toujours de savoir comment la situation géopolitique évoluera d'ici là. Actuellement, l'Europe de l'Est semble plutôt calme, d'autant plus que l'Occident - si l'on en croit les commentaires dans les médias dominants - semble de nouveau tendre vers une solution négociée.

Mais là encore, un regard en arrière doit inciter à la prudence. Les présidents américains qui se sont présentés aux élections avec de mauvais résultats dans les sondages ont été plutôt actifs en politique étrangère par le passé. En d'autres termes, les mauvais résultats des sondages pour l'actuel président américain ne plaident pas forcément en faveur d'une solution à la table des négociations.

La Chine reste également une source d'inquiétude. Les observateurs qui s'attendaient à ce que le gouvernement chinois soutienne d'une manière ou d'une autre le marché immobilier par des interventions massives ont été déçus. Le fait que 90% des promoteurs immobiliers ne paient plus leurs dettes à l'étranger souligne à quel point ce segment est mal en point.

Consommation, énergie, santé

La crise économique va sans doute arriver, mais elle se fait encore attendre. En attendant, sur le marché des actions, les titres à dividendes en retard offrent des opportunités que nous voulons saisir. En ce qui concerne les différents secteurs, nous privilégions les actions de qualité évaluées à un prix avantageux dans les domaines de la consommation, de l'énergie et de la santé, dans un contexte qui n'est pas simple.

Nous nous concentrons sur le marché américain des actions. En Europe, une plus grande prudence est de mise. L'industrie européenne ne souffre pas seulement des sanctions contre la Russie, mais aussi de la situation en Chine.

Néanmoins, et nous le répétons ici, il n'y a pas de risque de krach. Les spreads interbancaires sont bas, ce qui indique qu'il y a encore suffisamment de capitaux disponibles. La masse monétaire diminue certes, mais pas à un rythme effréné. Malgré l'effondrement du CS, le secteur bancaire se porte plutôt bien. La hausse des taux d'intérêt aide. Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, les frais des services bancaires et d'assurance augmentent, ce qui va alimenter l'inflation.

Après tout, les finances des ménages ne sont pas en mauvais état et le marché de l'emploi continue de se porter bien. Il faut généralement un certain temps avant que la hausse des taux d'intérêt ne se répercute à la fois sur le budget des ménages et sur le marché du travail. Comme nous l'avons constaté au début. La crise arrive, mais elle n'est pas encore là.

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