Un marché haussier intact, mais jusqu’à quand?

Steven Bell, BMO Global Asset Management

2 minutes de lecture

Les actifs à risque vont continuer de surperformer. Si une nouvelle vague de contaminations frappe à l'automne, les choses pourraient changer.

©Keystone

L’effet des campagnes de vaccination commence à se faire ressentir dans les pays développés. Aux Etats-Unis, la baisse continue des nouveaux cas accompagne l’assouplissement des restrictions entamé il y a quelques semaines. L’Europe accuse encore un léger retard mais le déverrouillage a commencé et, surtout, le programme de vaccination a repris de plus belle. 

Ces progrès se sont traduits par une hausse spectaculaire des indices des directeurs d'achat (PMI), d'abord aux Etats-Unis, puis au Royaume-Uni, et maintenant en Europe également.

Aux Etats-Unis, l'hésitation généralisée autour du vaccin,
notamment chez les jeunes, est inquiétante.

Les pays émergents, où le nombre de nouveaux cas atteint des sommets, sont malheureusement loin derrière dans leur programme de vaccination. En Inde, par exemple, le virus semblait hors de contrôle il y a encore une ou deux semaines.

Risque de complaisance des marchés

La semaine dernière, le variant indien a suscité de sérieuses inquiétudes au sein du gouvernement britannique. Le comité consultatif SAGE a fourni une modélisation qui suggérait que les services de santé pourraient être soumis à des pressions encore pires que les deux pics précédents si les mesures d’assouplissement n'étaient pas stoppées net. Il est maintenant clair que cette modélisation était basée sur de mauvaises hypothèses. 

Ce flot de bonnes nouvelles concernant le vaccin semble devoir se poursuivre pour le monde dans son ensemble. Néanmoins, les marchés risquent de devenir un peu complaisants à l'égard du virus. Aux Etats-Unis, l'hésitation généralisée autour du vaccin, notamment chez les jeunes, est inquiétante. C'est le seul pays au monde où le déploiement est limité par la demande. En conséquence, le nombre de vaccins administrés a diminué. Les Etats-Unis ont peut-être vacciné 85% des personnes âgées de plus de 65 ans, mais 15% d'entre elles ne sont toujours pas protégées, ce qui représente une proportion non négligeable. En comparaison, cette part est de 5% au Royaume-Uni.

Les prix des produits de base ont probablement atteint leur sommet.

Même si nous semblons aller vers une accalmie des inquiétudes autour du virus cet été, le danger pour l’économie posé par les mutations et les variants qui peuvent en résulter est réel. 

Incertitude autour de l’inflation

La flambée des prix des produits de base, les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement, les pressions dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration qui se bat pour trouver de la main d’œuvre, sont autant de facteurs nous laissant penser que ces quelques semaines vont être délicates.

Mais il n'y a aucune raison de s'attendre à une hausse permanente des taux d'inflation. Les pressions d'engorgement sont temporaires. Les prix des produits de base ont probablement atteint leur sommet et les économies disposent encore de nombreuses capacités inutilisées, une fois que les marchés du travail se seront remis en ordre.

Cela ne veut pas dire que les banques centrales vont continuer à acheter des obligations à l'échelle actuelle. La Banque du Canada a déjà décidé de réduire son programme d'achat d'obligations. La Banque d'Angleterre sera probablement la suivante, suivie par la Fed plus tard dans l'année et par la Banque centrale européenne en 2022. Les taux d'intérêt ne resteront pas éternellement proches de zéro. Tout cela va exercer une pression à la hausse sur les rendements obligataires et constituer un vent contraire pour les actions.

A lire aussi...