Des idées d’actions européennes de qualité et de croissance. Avec Matthias Born de Berenberg.
Pour cette sélection printanière, Berenberg propose trois actions de qualité et de croissance sur des thématiques distinctes : la rotation sectorielle avec une valeur cyclique, le potentiel de marché des équipements médicaux avec une medtech danoise, et pour finir, un nom gagnant du confinement à conserver dans les portefeuilles. Les explications de Matthias Born, lead manager et responsable des investissements.
Depuis l'an dernier, impossible d'ignorer la tendance des véhicules électriques (VE); tous les plus grands groupes automobiles planchent sur des modèles électriques ou hybrides. Volkswagen a d’ailleurs annoncé la couleur en déclarant il y a peu que la production de flottes sans émission est une tendance très claire. La croissance des ventes des VE se lit désormais à deux chiffres. C’est dans ce contexte qu’Infineon qui possède 3 divisions (automobile, solution numérique et puissance industrielle) concentre la plus grande partie de ses ressources à produire des semi-conducteurs pour l’industrie automobile, en particulier pour les VE. «C'est la seule entreprise à offrir un portefeuille complet de semi-conducteurs de puissance, et elle produit également des capteurs pour la conduite autonome», précise Matthias Born qui est investi dans cette société depuis de nombreuses années.
plus grand que ces concurrents directs.
S’il est évident que la tendance des VE sera durablement soutenue par les récentes lois européennes, notamment en Allemagne, et par l’Administration Biden, le titre d’Infineon dépend également des aléas conjoncturels; il est ainsi bien placé pour profiter de la rotation sectorielle et de la reprise de l’activité économique: «Cette valeur cyclique a réussi à maintenir un niveau de profitabilité stable durant la crise même lorsque la demande de nouveaux véhicules automobiles avait chuté» note Mattias Born. L’acquisition de Cypress a été payante: Infineon qui est désormais un leader deux fois plus grand que ces concurrents directs, détient 20% des parts du marché mondial de la gestion de l’énergie. «Le retour sur capitaux investis témoigne de la qualité de son modèle d’affaires», ajoute-il. Si le titre semble un peu cher en regard de sa moyenne sur 5 ans, le spécialiste estime que son P/E de 25 x est justifié par de belles perspectives.
Cette medtech danoise produit des endoscopes à usage unique pour la chirurgie et les diagnostics. Ces outils médicaux devraient progressivement se substituer aux endoscopes réutilisables qui malgré une stérilisation soigneuse, ont causé de nombreux cas de contamination. «Leader du marché, Ambu détient 50% des parts mondiales ce qui lui assure un excellent positionnement. La société vient d’investir considérablement dans la recherche et le développement et elle va lancer un nouveau produit d’ici quelques mois» souligne Matthias Born qui précise que le taux de pénétration actuel de 1% de l’ensemble du marché lui assure un grand potentiel de croissance pour ces prochaines années. Sa valorisation n’est certainement pas bon marché (P/E autour de 100, PEG autour de 2) mais le spécialiste estime qu’elle est entièrement légitimée par les perspectives de croissance des revenus à long terme ainsi qu’une croissance organique de la société de 20% (toute divisions confondues) sur plusieurs années: «Ambu est bien en-dessous du potentiel de son marché. Nous prévoyons une croissance des EPS de l’ordre de 15% sur deux ans».
saine et de l’alimentation durable.»
Cette société berlinoise est un grand gagnant de 2020. Ses paquets livrés, qui consistent en une recette de cuisine accompagnée des ingrédients nécessaires et de première fraicheur, a remporté un franc succès durant le confinement: ses ventes ont bondi de 100%. Mais selon Matthias Born, le trend était déjà bien en place avant même la fermeture des restaurants: «En 2019, les ventes avaient augmenté de 50%. Lorsque les restaurants pourront réouvrir leur porte, on s’attend de nouveau à un taux de croissance similaire à celui de 2019. Notons que la société a su convaincre une importante base de clients durant la pandémie grâce à un modèle d’abonnement où les consommateurs peuvent choisir le nombre de livraisons hebdomadaires».
La société, fondée en 2011 et dont la capitalisation boursière pèse déjà 10 milliards d’euros, a aussi agrémenté son offre de plats préparés, de soupes et de desserts, s’est implantée sur de nouveaux marchés et a développé sa présence aux Etats-Unis avec le rachat d’une société locale. «Hello Fresh qui est de loin le leader du marché, surfe sur la vague de la nourriture saine et de l’alimentation durable. Le trimestre prochain manquera certainement de visibilité, mais la société conservera ses parts de marché grâce à sa taille critique qui lui assure une bonne longueur d’avance sur ses concurrents. Son modèle d’affaire perdurera et continuera à générer un cash-flow confortable», certifie Matthias Born qui avait sélectionné ce titre lors de son premier résultat positif. Hello Fresh s’échange actuellement à 30x les bénéfices.