Trois risques pour préparer mars

Arthur Jurus, ODDO BHF

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La hausse des taux d’intérêt, la géopolitique et les résultats des entreprises sont à surveiller de près.

Après une hausse de près de 9% du Nasdaq, il est désormais temps d'identifier les risques prédominants pour les intégrer dans les stratégies d’investissement. Nous considérons que 3 risques sont à distinguer pour tout investisseur sur les marchés financiers à l’approche du mois de mars.

Le premier risque concerne la hausse des taux d’intérêt. Les taux d’inflation diminuent mais moins fortement qu’attendu. Aux Etats-Unis, l’inflation totale atteint 6,4% sur un an alors que 6,2% étaient attendus. Hors alimentaire et énergie, la hausse reste importante (5,6%) en raison de la croissance des loyers. En réaction, les investisseurs anticipent un pic des taux Fed en août 2023 et à un niveau (5,3%) supérieur aux prévisions de décembre de la Réserve fédérale. Les taux 10 ans américains sont désormais proches des 4%. En zone euro, l’inflation reste importante (8,6%) malgré une légère baisse des prix observée en janvier (-0,2%). Les taux 2 ans allemands sont désormais de 3%. En Suisse, le taux d’inflation a accéléré à 3,3%, ce qui mènera la BNS à augmenter son taux directeur de 50 points de base à 1,50% le 23 mars prochain.

Nous n’augmentons pas notre exposition aux marchés actions en raison des risques de court terme.

Le second risque concerne celui géopolitique. La fin de la guerre en Ukraine semble toujours peu probable. La nouveauté est que la Chine pourrait progressivement se positionner dans ce conflit alors que les tensions diplomatiques (ballons espions, Taïwan) avec les Etats-Unis se multiplient. Un soutien potentiel de la Chine vis-à-vis de la Russie pourrait avoir d’importantes répercussions. Par ailleurs, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont également renforcé leur coopération. L'Afrique du Sud a mené cette semaine des manœuvres navales avec la Chine et la Russie. D'autres pays comme la Turquie, l'Algérie, l'Arabie saoudite et l'Argentine devraient également rejoindre le groupe. La question persiste de savoir si les BRICS se définiront à l'avenir en opposition ou en complémentarité avec les institutions internationales. Enfin, les tensions qui existent au sein du cartel pétrolier Opep+, composé de l’Opep, de la Russie et du Kazakhstan, pourraient avoir un impact direct sur le marché du pétrole brut.

Le troisième risque est celui des résultats des entreprises. 94% des entreprises américaines ont reporté et 68% ont publié des bénéfices supérieurs aux attentes. En moyenne, les bénéfices ont baissé de 4,8% sur un an au quatrième trimestre et poursuivront leur diminution par -5,7% au premier trimestre, -3,7% au second semestre puis renoueront en territoire positif au second semestre. Néanmoins, les chiffres sont plus robustes qu’attendu. Surtout, les bénéfices des entreprises européennes (-1,6% sur un an) s'en sortent mieux que les entreprises américaines (-4,7%). Cela nous conforte dans l'idée que les actions européennes devraient continuer à surperformer les actions américaines.

Des taux d’intérêt élevés pèseront négativement sur la valorisation des actions. Les risques géopolitiques pourraient entretenir une volatilité élevée. Enfin, les résultats des entreprises continueront à se dégrader ces prochains mois. De fait, nous n’augmentons pas notre exposition aux marchés actions en raison des risques de court terme et privilégions une sélectivité accrue basée sur la qualité et en priorisant les actions européennes.

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