La course aux subventions est lancée

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les élans protectionnistes pourraient se multiplier pour favoriser l’émergence de champions nationaux.

L'été dernier, le président américain Joe Biden avait fait adopter l'US Inflation Reduction Act of 2022 (IRA) par le Congrès américain pour moderniser les infrastructures vétustes des États-Unis et réduire de 40% les émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030 par rapport à 2005. Cette loi prévoit notamment de réduire le déficit budgétaire, allouer 64 milliards aux soins de santé et 369 milliards à la sécurité énergétique et à la protection du climat au cours des 10 prochaines années, principalement par des allégements fiscaux.

Ces allégements fiscaux pourraient amorcer une course aux subventions dans le monde. Dans le secteur des véhicules électriques, par exemple la subvention promise de 7500 dollars pour l’achat de certains véhicules est ainsi allouée à 3 conditions de nature protectionnistes: (i) l’assemblage finale des voitures doit être réalisée en Amérique du Nord, (ii) les matières premières des batteries doivent provenir pour au moins 40% des Etats-Unis ou d’un pays ayant conclu un accord de libre-échange avec les américains, (iii) ces matières ne doivent pas provenir de pays comme la Russie, la Chine ou de pays politiquement préoccupant.

En réaction, la Commission européenne a présenté le 1er février son «Green Deal Industry Plan» pour promouvoir la transformation écologique de son économie. Celui-ci pourrait être validé lors du sommet de Bruxelles les 9 et 10 février prochains. Plus de 447 milliards d’euros par an pourraient être mobilisés. Les discussions portent désormais (i) sur leur allocation par le biais de subventions ou d’allégements fiscaux, (ii) sur le financement d’un tel budget.

Si les montants aux Etats-Unis et en Europe peuvent sembler significatifs, ils restent limités en proportion des dépenses budgétaires engagées chaque année. Néanmoins, ces programmes pourraient marquer le début d'une nouvelle ère de subventions publiques pour les politiques industrielles, cette fois sous le signe de la transition écologique. Cette tendance est susceptible de s’accentuer en raison de la demande politique. Les élans protectionnistes pourraient donc se multiplier pour favoriser l’émergence de champions nationaux. Il est désormais temps pour l’investisseur de s’interroger sur les opportunités à en tirer dans sa gestion de portefeuille.

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