Schroders Institutional Investor Study 2022

Duncan Lamont, Schroders

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Performance et greenwashing sont source d'inquiétude. Mais la tendance en faveur de l’investissement à impact se renforce, selon Andreas Markwalder.

Andreas Markwalder

Les investisseurs institutionnels sont tendus lorsqu’il s’agit de la performance de leurs portefeuilles – en particulier en matière de placements durables. Les prévisions inflationnistes très élevées, la hausse des taux d’intérêt et les risques géopolitiques sont à l’origine de l’incertitude qui règne en Suisse comme à l’échelle mondiale. C’est ce que montre la dernière étude Institutional Investor Study de Schroders.

Au cours des douze prochains mois, sept facteurs (voir graphique 1) constitueront les principales menaces pesant sur la performance des placements des marchés financiers. La pandémie de Covid-19 a perdu une grande partie de ses répercussions et n’est plus perçue comme un facteur négatif important. À l’inverse des anticipations d’inflation. Ce n’était pas encore un problème en 2020 et 2021 et aujourd’hui, à 78%, les anticipations d’inflation constituent la plus grande préoccupation absolue.

C’est ce que révèle l’étude Institutional Investor Study 2022 de Schroders, qui a été réalisée pour la première fois en 2017. Le nombre de personnes interrogées comprend 770 investisseurs institutionnels qui gèrent au total 27,5 billions de dollars d’actifs. 

Recul des perspectives de rendement

Les nombreux facteurs perturbateurs ont eu une incidence sur les prévisions de rendement. Pour l’heure, moins d’investisseurs (42%) dans le monde tablent sur le fait que le rendement de l’ensemble de leur portefeuille sera supérieur à 6% par an au cours des cinq prochaines années. En 2021, ils étaient encore 47% à le penser. Dans le même temps, le nombre d’investisseurs s’attendant à un rendement de 4% par an ou moins est passé de 17% à 27%.

Johanna Kyrklund, Group CIO Schroders, déclare: «Les marchés restent tiraillés entre les craintes relatives au relèvement des taux d’intérêt et celles liées aux risques de récession. L’étude a montré que l’allocation en actions a diminué. Cela reflète également notre propre positionnement.»

Près de la moitié des personnes interrogées (46%) se disent néanmoins toujours confiantes quant aux rendements attendus - les investisseurs de tous les continents en sont convaincus, sauf en Europe. La Suisse constitue une exception en Europe. Dans ce pays, les répondants sont tout aussi optimistes que la moyenne internationale. Aux États-Unis, l’optimisme y est comparable (48%). En 2021, ce pourcentage était de 44%.

En Suisse, 75% des répondants considèrent le greenwashing (ou écoblanchiment) comme le plus gros problème des placements durables

L’étude a en outre montré que les inquiétudes concernant la performance des placements durables se sont accrues au cours des douze derniers mois: 53% des personnes interrogées ont déclaré qu’il s’agissait d'un défi, contre 38% il y a un an. Il s’agit d’un revirement marqué, dû à un environnement de marché difficile. Les préoccupations sont particulièrement importantes en Asie-Pacifique et en Amérique latine. En Suisse, 43% des personnes interrogées s’inquiètent de la performance des placements durables. Et 75% déclarent qu’à leur avis, l’écoblanchiment est le plus gros problème des placements durables. L’absence de définition généralement applicable de ce que sont réellement les placements durables est perçue comme un obstacle.

L'accent sur l’investissement à impact continue de croître 
Selon l’étude, outre l’intégration des facteurs ESG et le filtrage positif (graphique 2), l’investissement à impact (Impact Investing) est considéré comme l’une des composantes les plus importantes de l’investissement durable dans le monde entier. Près de la moitié (48%) des personnes interrogées ont indiqué que l’investissement à impact était leur approche privilégiée pour mettre en œuvre la durabilité dans le processus de placement. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à il y a un an (38%). Aujourd’hui, trois investisseurs institutionnels sur quatre affirment que l’importance d’une intégration complète des facteurs ESG dans le processus de placement a augmenté. En Suisse, l’intégration des facteurs ESG et la sélection positive, conjuguées à l’investissement thématique (63%), sont l’une des méthodes les plus populaires d’intégration du développement durable dans le processus de placement.

Andreas Markwalder, CEO de Schroders Investment Management Suisse, en est convaincu: «La tendance en faveur de l’investissement à impact se renforce. Depuis des années, la courbe est à la hausse. Nous sommes convaincus qu'en nous concentrant sur les marchés privés et en particulier grâce à BlueOrchard Finance AG, nous sommes en bonne position pour pouvoir répondre aux besoins des investisseurs institutionnels.» 

Pour accéder aux résultats détaillés de l'étude en anglais.

 

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