Santé mentale: pour un accès aux soins équitable

Maximilian Martin, Lombard Odier

2 minutes de lecture

Le sujet reste tabou dans de nombreuses sphères et régions du monde. Il faut le déstigmatiser pour renforcer les systèmes de soin.

Environ un milliard de personnes souffrent de problèmes de santé mentale dans le monde. Outre les conséquences personnelles, les problèmes de santé mentale coûtent aussi près de 2’500 milliards de dollars par an à l’économie mondiale. Pourtant, le sujet reste tabou dans de nombreuses sphères et régions du monde. 

En 2013, les dirigeants de ce monde ont défini des objectifs pour améliorer la santé mentale à l’échelle globale avant 2020. Huit ans plus tard, le bilan donne à réfléchir. Les nouveaux objectifs pour 2030 incluent une hausse des capacités de santé mentale des établissements sanitaires à 1,3/100'000 personnes. Or, dans la pratique, cela signifie que des milliards de personnes ayant des besoins en matière de santé mentale n’auront toujours pas accès à un personnel qualifié. 

Les philanthropes ont un rôle crucial à jouer par le biais du plaidoyer.

Que faire pour accélérer les progrès? Lors d’un événement organisé par Philanthropy Impact, trois opportunités majeures ont été identifiés: repenser le discours autour de la santé mentale, instaurer un changement radical en matière de transparence et exploiter la puissance des marchés financiers.

Déstigmatiser le sujet

Au niveau du discours autour de la santé mentale, les efforts se concentrent sur les moyens pour déstigmatiser le sujet et accroître le soutien au niveau des politiques publiques. La mobilisation de groupes d’influence et d’intérêt public joue en cela un rôle prépondérant. Il faudra également assurer des financements indépendants. Les philanthropes ont par ailleurs un rôle crucial à jouer par le biais du plaidoyer. Les employeurs constituent aussi de puissants alliés. Ils sont de plus en plus conscients de leurs responsabilités, ainsi que de leur capacité à instaurer des lieux de travail plus sains.

Les besoins en services de santé mentale sont particulièrement élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Mobiliser grâce à des données transparentes

Nous devons créer un sentiment d’urgence en facilitant la transparence. Pour ce faire, des données solides sont impératives pour mobiliser l’attention, influencer les politiques et obtenir des financements. Celles-ci montrent que les besoins en services de santé mentale sont particulièrement élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire – précisément là où les financements sont encore trop faibles. Ici aussi, le financement philanthropique constitue un levier important afin de contribuer à démontrer les avantages de l’intégration des services de santé mentale dans les soins primaires, à amplifier le soutien au sein des communautés et contribuer à renforcer les systèmes de santé mentale.

Investissements d’impact en faveur de la santé mentale

Enfin, nous devons exploiter la puissance des marchés financiers. Les personnes fortunées qui souhaitent faire la différence sont de plus en plus nombreuses à vouloir agir au moyen d’investissements d’impact. Ce phénomène va croître dans le domaine de la santé, y compris dans la santé mentale, ce qui créera des opportunités significatives. 

Nous devons tirer parti de l’énergie entrepreneuriale et de la dynamique des investissements. En bref, il s’agit de renforcer le soutien apporté aux start-up qui se consacrent à la santé mentale et nous positionner dans une optique de capital-risque sur les soins de santé numériques à la demande.

Une conjugaison de ces trois engagements majeurs permettra alors des avancées significatives en faveur d’un accès pour tous aux soins et aux services dans le domaine de la santé mentale.

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