Revenir à un environnement «Goldilocks light»

Beat Thoma, Fisch Asset Management

1 minute de lecture

Le ralentissement conjoncturel ne devrait pas durer et l’économie devrait prochainement repartir de plus belle.

La croissance économique mondiale reste très solide. Toutefois, les problèmes d’approvisionnement planétaires et le recul de la confiance des consommateurs déclenché par l’inflation ont un effet modérateur. Mais, ces deux facteurs devraient être provisoires et n’entraîneront pas de chute majeure de la croissance ni même de stagflation. Seule exception notable, la Chine, frappée de plein fouet par la crise immobilière. Mais, ce ralentissement conjoncturel est souhaité par les autorités chinoises et se maintiendra donc un certain temps. A moyen terme, cette évolution pourrait avoir des conséquences au niveau mondial. Toutefois, les problèmes en Chine ne devraient pas s’exacerber. La Banque populaire de Chine assouplit modérément sa politique monétaire depuis un certain temps et semble contrôler la situation.

Cette atténuation du rythme de croissance réaligne la politique monétaire ultra-accommodante sur l’environnement fondamental. Un durcissement monétaire reste malgré tout nécessaire, mais dans une moindre mesure, ce qui redonne de l’air aux banques centrales pour poursuivre leurs mesures de soutien. Le risque que les banques centrales perdent le contrôle et soient contraintes par les marchés de prendre des mesures plus restrictives diminue. Dans l’ensemble, cette combinaison d’une croissance économique solide mais modérée, d’une politique monétaire souple et d’une inflation maîtrisée donne lieu à un «environnement Goldilocks» classique, que nous qualifierions de «Goldilocks light» en raison des facteurs atténuants. Mais, le ralentissement conjoncturel ne devrait pas durer et nous pensons que l’économie devrait prochainement repartir de plus belle. En parallèle, la dynamique de l’inflation devrait provisoirement s’atténuer. En conséquence, le risque de stagflation, actuellement sur toutes les lèvres, nous semble très faible pour le moment.

Dans l’ensemble, l’environnement général reste favorable aux actions et aux obligations, même si le risque d’une correction temporaire augmente sur le marché actions. Les valorisations élevées, le cap légèrement moins accommodant de la politique monétaire et le possible ralentissement de la dynamique bénéficiaire des entreprises pourraient justifier une correction technique. Les taux d’intérêt à long terme restent orientés à la hausse. Mais, là aussi, une consolidation provisoire avec une légère baisse des taux est possible à tout moment pour les raisons mentionnées plus haut. Au niveau de l’inflation, la coexistence de différents facteurs à court terme, à moyen terme et structurels ne permet pas de déterminer avec précision son évolution future. A court terme, les effets de base, la détente des prix de l’énergie et de l’immobilier ainsi que le léger ralentissement de la dynamique conjoncturelle devraient instaurer une certaine accalmie.

A lire aussi...