Le cycle imminent de reconstitution des stocks sera favorable à la conjoncture

Beat Thoma, Fisch Asset Management

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Historiquement, les cycles de reconstitution des stocks ont eu un effet positif sur la croissance économique.

Après un essoufflement temporaire ces derniers mois, la dynamique de la conjoncture mondiale devrait à nouveau s’accélérer, à la faveur d’un cycle imminent de reconstitution des stocks. En raison de la pandémie, les niveaux des stocks sont faibles partout dans le monde, en particulier dans le secteur automobile. A moyen terme, cependant, ils seront reconstitués. Historiquement, les cycles de reconstitution des stocks ont eu un effet positif sur la croissance économique. Celle-ci bénéficie du soutien de différents facteurs: Une accélération s’observe sur le marché du travail américain, où les salaires progressent sensiblement. Le taux de chômage diminue aussi en Europe, augurant un accroissement à venir du potentiel de la consommation. Par ailleurs, les prix immobiliers s’inscrivent en forte hausse depuis quelque temps à l’échelle mondiale, avec des retombées favorables sur les revenus qui devraient apporter un soutien supplémentaire à la propension à consommer.

L'évolution du marché du travail américain revêt une importance particulière, car elle est actuellement le facteur décisif de la politique de la banque centrale. Si son accélération se confirme dans les prochaines semaines, la pression pour que le «tapering» (réduction des achats de titres) débute avant la fin de l’année s’accentuera. Toutefois, cette issue est déjà partiellement intégrée dans les anticipations des investisseurs, autrement dit : il ne devrait pas y avoir de grosse mauvaise surprise au niveau des marchés financiers. Quoi qu'il en soit, certaines tendances déjà à l’œuvre (hausse des taux, baisse du dollar américain et accroissement des anticipations d'inflation) devraient tempérer toute amélioration prononcée du marché du travail, de même que le potentiel haussier des actions et du crédit. La hausse des bénéfices des entreprises et l’accélération de la croissance économique dues à la vigueur de l’emploi, à la consommation élevée et aux effets de richesse positifs devraient cependant limiter les dégâts sur les marchés actions et du crédit malgré la remontée possible des taux. Les conditions demeurent donc favorables pour l’instant.

Comme on le prévoyait, les taux d'inflation en forte progression ces derniers mois commencent déjà à s’essouffler un peu aux États-Unis. Plusieurs facteurs purement passagers, comme les effets de base, les retards de livraison dus à la pandémie et la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, devraient se dissiper et favoriser une certaine détente (quoique limitée) dans un horizon prévisible. A moyen et long terme, l’inflation est soumise à des tensions haussières durables, issues de l’accroissement toujours considérable de la masse monétaire mondiale, de l’énorme potentiel de la consommation lié à l’augmentation de l’épargne, de la progression des prix immobiliers et du relâchement des pressions déflationnistes émanant de la Chine. Néanmoins, les anticipations d'inflation sont encore modérées pour l’instant, ce qui contribue également à tempérer l’inflation à long terme. Mais le sentiment peut changer à tout moment, avec des conséquences importantes. C’est pourquoi il est essentiel de rester attentif à l'évolution des anticipations d'inflation et aux possibles répercussions pour les investisseurs.

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