Retour vers le Futur – La semaine des marchés par ODDO BHF

Arthur Jurus, ODDO BHF

1 minute de lecture

Accumulation des catastrophes naturelles: le réchauffement climatique est sous-estimé selon le GIEC.

On savait déjà tout en 1979. Mais la situation a été plus rapide que ce que nous pensions. Telles pourraient être les leçons tirées du dernier rapport du GIEC sur l’évolution du climat. La température a déjà augmenté de 1,1°C et les 1,5°C seront atteints dès 2030, soit 10 ans plus tôt que prévu. Cette tendance existe seulement depuis les années 1960 et s’explique principalement par les activités humaines. En l’absence de réduction significative des émissions, les 2°C seront atteints dès 2100. En réaction à ce réchauffement, les phénomènes extrêmes deviennent récurrents. Les sécheresses et incendies s’étendent en Californie, en Grèce et en Turquie. Tandis que les précipitations et inondations s’accumulent en Allemagne, en Belgique et en Chine. Selon le GIEC, l’intensification des catastrophes naturelles pourrait encore être évitée si les actions devenaient immédiates.

Les solutions existent mais ne sont pas suffisamment exploitées. Une première étape serait de séquestrer le CO2 sur terre. En supposant un coût de séquestration de 50 dollars par tonne de CO2, la dette environnementale intergénérationnelle représenterait 94% du PIB mondial soit un déficit annuel de 2% du PIB mondial. Une seconde étape viserait à subventionner le secteur privé pour favoriser l’émergence des technologies d’émission d’élimination du CO2. Trois acteurs pourraient ainsi être déterminants. D’une part, les États pourraient augmenter l’expansionnisme budgétaire. D’autre part, les banques centrales pourraient généraliser le verdissement de leurs rachats d’actifs. Ce sera le cas pour la BCE en 2022. Enfin, les investisseurs privés et institutionnels accentueront la financiarisation des activités socialement responsables et soucieuses de l’environnement. Ces 18 derniers mois, les actifs sous gestion des fonds ESG ont déjà doublé. Une tendance largement soutenue par l’Europe qui représente 60% des ETFs et dont les actifs ont quadruplé depuis 2019.

Après des décennies à avoir sous-estimé l’enjeu climatique, le GIEC incite à la sur réaction. Plus de dépenses publiques exceptionnelles signifient une plus forte activité économique à l’avenir. Pour inverser la tendance, les décideurs publics seront encouragés à réagir. A court terme, cela impliquera un Green Deal aux États-Unis plus agressif et la priorité donnée aux enjeux climatiques lors des élections allemandes et françaises. Surtout, les principaux acteurs mondiaux seront contraints, début novembre, à une réaction coordonnée lors de la COP26 sur les changements climatiques. A l’instar de Retour vers le Futur, nous savons désormais où nous serons dans 30 ans. Mais cette fois, nous avons besoin d’une feuille de route.

A lire aussi...