Quatre raisons d’acheter les actions européennes

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les actions européennes ont gagné près de 7% depuis le début d’année. Le rebond observé en 2022 se poursuit. Cette tendance n’est pas un hasard et s’explique par 4 facteurs.

Premièrement, les marchés européens de l’énergie connaissent une accalmie. L’approvisionnement en gaz naturel semble même assuré pour cet hiver. Dans ce contexte, les prix du gaz naturel en Europe ont atteint un niveau inférieur à début 2022, avant le conflit en Ukraine. Les scénarios les plus menaçants pour l'Europe, notamment une pénurie de gaz, sont donc désormais moins significatifs. Le sentiment à l’égard de l’Europe s’est donc nettement amélioré et a soutenu les marchés boursiers européens.

Secondement, les bénéfices par action attendus pour 2022 de l'Euro STOXX se sont améliorés de 13% depuis 1 an. A titre de comparaison, les bénéfices aux Etats-Unis ont été réajustés de 2% à la baisse et cette tendance semble se poursuivre pour 2023.

Les différentiels de taux, le déficit courant américain et les parités de pouvoir d’achat soutiendront l’EUR/USD. En Suisse, la parité devrait néanmoins se maintenir face à l’Euro en raison d’une inflation plus faible.

Troisièmement, les valorisations des actions européennes sont attractives pour les investisseurs de long terme. Les cours rapportés aux bénéfices sont inférieurs à leur moyenne des 20 dernières années. Aussi, les cours rapportés à la valeur comptable des entreprises européennes sont de 1,6 soit un niveau également inférieur à la moyenne de long-terme. Outre-Atlantique, ces ratios sont en revanche supérieurs à leur moyenne de long-terme. Les prix rapportés aux bénéfices sont à 17 contre 15,8 depuis 20 ans, tandis que les prix rapportés à la valeur comptable sont de 3,9. Si la corrélation entre la valorisation des actions et leurs rendements futurs sur 1 an est faible, celle-ci devient forte sur des horizons de 5 ans ou 10 ans. Pour les investisseurs de long terme, il peut donc être intéressant de se tourner à nouveau vers l’Europe, malgré la plus faible dynamique d’innovation dans la région.

Enfin, les taux directeurs en zone euro vont davantage augmenter en 2023 que ceux américains et donc soutenir la demande en euro. L’an dernier, la moindre proximité et vulnérabilité de l'économie américaine aux retombées politiques et économiques du conflit en Europe, ainsi que les hausses de taux agressives de la Fed, avaient provoqué d‘importants afflux vers le dollar américain au cours de l'année dernière. Pour 2023, ces facteurs ne devraient plus jouer. Les différentiels de taux, le déficit courant américain et les parités de pouvoir d’achat soutiendront l’EUR/USD. En Suisse, la parité devrait néanmoins se maintenir face à l’Euro en raison d’une inflation plus faible.

Les 4 facteurs évoqués (atténuation de la crise énergétique, révisions sur les bénéfices, valorisation et appréciation de l’euro) pourraient donc soutenir les actions européennes ces prochains mois. Ces titres sont désormais recherchés, et ceux de qualité sont toujours à prioriser.

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