Quatre défis pour Goldilock

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

1 minute de lecture

L’activité poursuit son redressement après l’euphorie de la reprise, mais les défis demeurent pour les marchés.

Dans des volumes extrêmement faibles, les marchés internationaux poursuivent leur progression et le S&P 500 a atteint un nouveau point haut proche de la barre des 4’500. Le recul des tensions inflationnistes, avec une décélération de l’inflation core (hors énergie et alimentation) à 0,3% en juillet contre 0,9% en juin, le recul du taux de chômage à 5,4% et l’annonce du passage au Sénat d’un budget additionnel de 550 milliards de dollars dédié aux infrastructures dessinent un scénario toujours favorable pour les marchés actions. Certes, les pics d’accélération de la reprise sont derrière nous, mais l’activité poursuit sa reprise, avec des tensions inflationnistes de nature temporaires, dans un contexte de politiques monétaire et budgétaire toujours accommodantes. C’est le fameux «Goldilock», entendez le scénario Boucle d’or.

Les résultats du second trimestre sont sortis près de 15% au-dessus des attentes en progression de plus 80%, sur une base très faible, et ont permis un dégonflement des valorisations. Le niveau en absolu reste toutefois élevé avec un ratio prix sur résultats par action (PE) à 21x et la perspective d’une normalisation de la croissance des résultats en 2022 aux alentours de 5% (modulo l’impact de la hausse d’impôts à venir).

Si la poursuite de la reprise continue à soutenir les marchés d’actions, plusieurs tests sont à venir. Les bons chiffres économiques aux Etats-Unis ouvrent notamment la porte à une réduction des achats de la Fed. La question n’est maintenant plus si, mais quand. L’impulsion budgétaire américaine s’accompagnera de hausses d’impôts, ce que le marché a laissé de côté pour le moment au regard de la résistance des républicains, mais qui pourrait revenir sur le devant de la scène à l’automne avec le débat sur le budget de 3’500 milliards de dollars proposé par l’administration Biden (dont 1,75 milliard de déficit additionnel). Le COVID continue de peser sur l’activité, notamment en Chine où les anticipations de croissance pour le deuxième semestre sont maintenant révisées en baisse par les économistes. La diffusion de la pandémie dans l’ASEAN renforce également le choc d’offre sur les biens intermédiaires (électronique notamment) ce qui ralentit le rythme de la reprise en Chine et aux Etats-Unis et impacte les prix. Le rapport du GIEC fait état d’une accélération du réchauffement climatique. Une augmentation des engagements des Etats lors de la COP 26, qui se tiendra à Glasgow début novembre, est souhaitable mais soulève nécessairement des questions sur la croissance.

A lire aussi...