Présidentielles américaines: quelles conséquences pour les marchés?

Columbia Threadneedle Investments

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«Une seule élection ne peut pas, à elle seule, modifier nos perspectives de long terme», selon Colin Moore.

Selon la société de gestion Columbia Threadneedle Investments, il ne faut pas surestimer les conséquences des élections américaines de novembre à long terme pour l'économie et les marchés des capitaux. «À mon avis, elles provoquent beaucoup de volatilité et d’inquiétude en amont, mais la montagne va accoucher d’une souris et les conséquences sur l’économie et les places financières seront minimes», écrit Colin Moore, directeur de l’investissement mondial, dans un commentaire récent. Une grande partie de cette volatilité temporaire provient du fait que les candidats et partis politiques promettent des mesures et des programmes qu’ils ne mettent jamais totalement en application. «Dans la durée, la trajectoire des marchés et de l’économie dépend de ce qui se produit concrètement: une seule élection ne peut donc pas, à elle seule, modifier nos perspectives de long terme.»

Qu’il se fasse en faveur des républicains ou des démocrates, l’expert de Columbia Threadneedle affirme que le changement d’administration ne modifie pas en profondeur le fonctionnement de l’économie américaine. Moore: «Sur certains éléments importants, les différences entre les deux grands partis sont ténues. En termes de montant total injecté dans l’économie, les deux partis sont selon moi assez proches.» S’agissant de la performance globale des marchés, les bourses aiment autant les présidents républicains que les présidents démocrates. Même si les résultats des élections ont été retardés ou contestés dans le passé, on a toujours réussi à avancer sans véritables perturbations politiques ou économiques.

Néanmoins, les équipes de Columbia Threadneedle estiment qu’il y a des choses auxquelles les investisseurs doivent faire attention, ainsi que des mesures à prendre. «Plus l’on est convaincu que c’est le candidat démocrate qui l’emportera, plus il faut se préparer à réaliser les plus-values en 2020 plutôt qu’en 2021 pour éviter une fiscalité plus élevée », écrit Moore, en référence aux investisseurs américains. Cela pourrait alors toucher les secteurs les plus performants de l’année, notamment la technologie. Moore: «Mais, pour nous, ce ne sont que des facteurs de volatilité, pas des signes annonciateurs de bouleversements.»

«Nous estimons que le programme de Joe Biden se traduira par un recul moyen d’environ 5% des bénéfices par action», écrit l’expert. Même si le repli ne sera pas forcément le même dans tous les secteurs. «L’énergie, les services financiers et la santé seront probablement concernés. La santé est un secteur intéressant: l’expansion de Medicare et Medicaid pourrait profiter au sous-secteur hospitalier, tandis que le plafonnement des prix risque de pénaliser les laboratoires pharmaceutiques. L’énergie et la finance devraient, elles, souffrir du renforcement de la réglementation, car il s’agit d’un coût supplémentaire.» En conséquence, il faudra donc étudier de près les valeurs et les secteurs avant d’investir, et ne pas se fier à la trajectoire globale du marché.

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