«Le comportement des investisseurs semble plus rationnel que ne le pensent certains observateurs qui s’en tiennent aux moyennes de marché», selon Colin Moore.
Selon la société de gestion Columbia Threadneedle Investments, les développements actuels sur les marchés des actions anticipent à juste titre l’économie réelle. L’indice S&P 500 a rebondi de plus de 35% depuis son point bas du mois de mars. «D’aucuns estiment que ce rebond est irrationnel compte tenu des statistiques économiques actuelles qui reflètent l’ampleur des dégâts causés par la paralysie de l’économie induite par le coronavirus», écrit Colin Moore, directeur de l’investissement mondial (Global Chief Investment Officer) chez Columbia Threadneedle, dans son commentaire récent. Cependant, ce découplage des marchés des actions est apparemment rationnel.
Selon Columbia Threadneedle, il est évident que les investisseurs ont réfléchi à l’impact de la reprise économique après la levée du confinement induit par la pandémie sur la trajectoire des bénéfices dans les différents secteurs, avec des scénarios en U, en V ou en L. En ce qui concerne le marché des actions américain, une reprise en forme de U pour les secteurs des technologies de l’information, de l’immobilier et des services publics est prévue. Pour les secteurs des communications, des biens de consommation, des soins de santé et des matériaux de base, une reprise en forme de V est incluse dans les prix. En outre, les investisseurs s’attendaient à une reprise en forme de L dans les secteurs énergétique, financier et industriel.
«Vu sous cet angle, le comportement des investisseurs semble plus rationnel que ne le pensent certains observateurs qui s’en tiennent aux moyennes de marché», écrit Moore. Apparemment, différents scénarios économiques et de flux de trésorerie ont été évalués en fonction du secteur.
Columbia Threadneedle estime que les investisseurs devraient se préparer à des rendements plus faibles à l’avenir, en raison de l’évolution des marchés des actions en général. «Compte tenu des perspectives économiques à long terme et du point de départ relativement élevé des valorisations des marchés actions sur la base du ratio cours/bénéfices corrigé des variations conjoncturelles (ratio CAPE), un indicateur créé par John Campbell et Robert Schiller, la performance des marchés s’annonce modeste d’un point de vue historique», écrit Moore. Début mai, le ratio CAPE s’élevait à 27,6. «A ce niveau de valorisation, la performance à 10 ans du S&P 500 est généralement inférieure à 10%, voire négative dans certains cas. Nous tablons sur une performance moyenne comprise entre 4%-6% sur les 10 prochaines années, dans une fourchette de -2%-8%», conclut l’expert.