Le secteur pharmaceutique helvétique contribue à hauteur de 5% au PIB du pays et représente environ 50% de ses exportations annuelles. Cela dépasse les exportations combinées de chocolat, de fromage et de montres. Cette domination souligne l'esprit d'innovation de la nation, comme en témoigne l'émergence de leaders mondiaux de l'industrie pharmaceutique, tels que Novartis ou encore Roche, tous deux d'origine Suisse.

En outre, de nombreuses entreprises pharmaceutiques de renom ont des activités importantes en Suisse, employant un total de 47’010 personnes en 2020. La prééminence du secteur soutient un marché des sciences de la vie en pleine croissance, suscitant un afflux de nouvelles start-up. Cette tendance florissante a fait de l'industrie pharmaceutique le principal moteur de croissance de la Suisse.

1. Novartis (SIX: NOVN) - Un géant pharmaceutique qui propose divers produits dans les domaines de la cardiologie, des maladies respiratoires, de l'oncologie, des neurosciences et des médicaments génériques par l'intermédiaire de sa division Sandoz.
2. Roche (SIX: ROG) - Connue pour ses produits d'oncologie et de diagnostic, Roche est un acteur pharmaceutique majeur sur la scène mondiale. Les diagnostics de Roche offrent des outils et des tests de référence.
3. Lonza (SIX: LONN) - Principalement au service du secteur biotechnologique, Lonza fournit des produits et des solutions essentiels à d'autres sociétés pharmaceutiques.
4. Alcon (SIX: ALC) - Issu de Novartis, Alcon s'est imposée dans le segment des solutions de soins oculaires avec une gamme de lentilles de contact et de traitements.
5. Straumann Holding AG (SIX: STMN) - Spécialisée dans les implants dentaires, l'orthodontie et la régénération des tissus dentaires, elle propose une gamme de solutions dentaires avec des avancées dans le domaine de la dentisterie numérique.

• Aussi: CRISPR Therapeutics (NASDAQ: CRSP) - A l'avant-garde de la révolution de l'édition génétique, CRISPR Therapeutics exploite la technologie CRISPR/Cas9 pour développer des médicaments basés sur les gènes.

L'année dernière, les sociétés pharmaceutiques suisses ont connu une évolution mitigée. ALC, Novartis (NOVN) et Straumann Holding AG (STMN) ont progressé au cours de l'année écoulée et ont surperformé l'indice du marché suisse (CH20). En revanche, Roche (ROG) et Lonza (LONN) ont enregistré des pertes significatives et ont sous-performé l'indice de référence Suisse.

Cela démontre la diversification des solutions proposées ainsi que des performances des entreprises individuelles au sein d'un même pays et d’un même secteur.

Plus généralement, les grandes entreprises pharmaceutiques diversifiées sont souvent considérées comme des investissements défensifs, principalement en raison de la nature essentielle de leurs produits. Les médicaments produits par ces géants répondent à des besoins fondamentaux en matière de santé et ne sont pas considérés comme des produits de luxe, ce qui garantit une demande constante indépendamment des fluctuations économiques.

En outre, ces grandes entreprises disposent d'une large gamme de produits couvrant diverses pathologies. Ce portefeuille diversifié agit comme un tampon, en répartissant les risques associés à un seul médicament ou à un seul domaine thérapeutique. Les cycles de vie prévisibles et longs des brevets contribuent en outre à la stabilité des flux de trésorerie et à la résistance aux ralentissements du marché.

A l'inverse, les sociétés de biotechnologie et les petites entreprises de soins de santé axées sur la recherche et le développement présentent par nature des risques plus élevés. Souvent, leur fortune dépend d'un unique produit ou d'une poignée de projets de recherche et de développement. Cette concentration peut signifier qu'un essai clinique infructueux ou un revers réglementaire peut avoir des effets prononcés sur leur évaluation.

Ces petites entités peuvent également être confrontées à des problèmes de flux de trésorerie, compte tenu de leurs lourds investissements en R&D et de leurs rendements imprévisibles. Par conséquent, pendant les périodes où les investisseurs adoptent une position «risk-off», ces petites actions à fort potentiel de croissance peuvent être plus enclines à sous-performer, car elles sont perçues comme des paris plus risqués.

Pourquoi les grandes entreprises pharmaceutiques ont-elles choisi la Suisse comme siège privilégié et comment ce choix a-t-il contribué à leurs succès? Bien qu'il y ait de nombreuses raisons pour chaque entreprise, nous pouvons identifier trois raisons majeures qui expliquent cette domination de l'industrie.

Spécialisation dans l'excellence pharmaceutique

Les prouesses de la Suisse en matière d'exportation, en particulier dans le domaine des substances chimiques, en ont fait une plaque tournante pour les géants et les PME de l'industrie pharmaceutique. Avec une croissance annuelle impressionnante de 13% des exportations pharmaceutiques sur deux décennies, l'engagement du pays en matière de R&D est remarquable. Parmi les faits marquants, on peut citer les traitements révolutionnaires de Roche contre le VIH et les avancées de Novartis dans le traitement du cancer du sein.

Héritage de la R&D

L'absence historique de lois sur les brevets a fait de Bâle un haut lieu de la recherche et du développement. Aujourd'hui, la ville représente 90 % de la valeur pharmaceutique nationale, avec des entreprises telles que Novartis et Roche à la tête de la recherche; soutenues par près de 16,8 milliards de francs suisses d'investissements annuels dans la R&D.

Une infrastructure favorable

Les accords commerciaux conclus par la Suisse avec 43 pays, dont des géants comme la Chine et le Japon, renforcent ses capacités d'exportation. Reconnue pour ses normes de production élevées et ses procédures réglementaires efficaces, elle économise chaque année jusqu'à 300 millions de francs suisses dans ses échanges avec des partenaires clés.

L'industrie pharmaceutique Suisse, tout en occupant une position redoutable sur le marché mondial, navigue dans un paysage rempli d'opportunités et de défis. Alors que les pays d'Asie et d'autres régions investissent massivement dans leurs secteurs pharmaceutiques, la Suisse est confrontée à une concurrence croissante tant au niveau de la production que de la R&D. A plus grande échelle, l'évolution vers la médecine spécialisée, la santé numérique ou les thérapies alternatives pourrait perturber les modèles pharmaceutiques traditionnels. La Suisse doit ainsi innover en permanence pour rester en tête.

La Suisse est un pilier de l'industrie pharmaceutique mondiale, accueillant des géants comme Novartis et Roche. Avec un héritage profondément enraciné dans la R&D, des accords commerciaux stratégiques et une spécialisation dans les produits chimiques, la nation s'est positionnée comme une puissance mondiale dans le domaine pharmaceutique. Mais elle doit rester agile et s'adapter à la dynamique changeante de l'industrie mondiale de la santé pour conserver sa position de leader.