Les politiciens peuvent se permettre de gesticuler en ce moment car l’économie se porte bien. Toute cette agitation pourrait bien profiter aux marchés financiers en cas de blocage politique, comme ce pourrait être le cas aux États-Unis, si lesdits politiciens se retrouvent pieds et poings liés. J’ai récemment fait part de cette idée lors d’une rencontre avec des clients importants et j’ai alors été interpellé par un conseiller senior qui m’a posé la question suivante: «Ne pensez-vous pas qu’il serait temps d’arrêter de tout mettre sur le dos des politiciens?»

Cette question m’a pris de court, d’autant plus que je fais partie de ceux qui pensent que les hommes et les femmes politiques ne doivent pas être considérés comme les seuls responsables des maux de ce monde. Je crois que les sociétés, tout du moins en démocratie, n’ont que les politiciens qu’elles méritent. Après tout, c’est bien nous, en tant qu’électeurs, qui les avons mis là où ils sont et les politiques menées ne sont au final que celles qui ont obtenu le plus de soutien. La même chose vaut pour les médias : je ne leur en veux pas pour le ton outrancier et alarmant qu’ils adoptent pour couvrir les différents événements. Il semblerait que ce soit vendeur! Je pense plutôt qu’il est temps de grandir et de cesser de chercher des boucs émissaires pour tous les problèmes de nos sociétés.

Maintenant que nous avons supprimé les reproches de l’équation, qu’en est-il de la politique cet automne? Les élections de mi-mandat se rapprochent aux États-Unis, l’Italie pourrait négocier de nouvelles conditions pour son déficit budgétaire et plusieurs questions géopolitiques sensibles pourraient revenir sur le devant de la scène. À quoi peut-on s’attendre pour cet automne 2018 qui s’annonce particulièrement chargé sur le plan politique? Les événements à venir risquent-ils de freiner, voire de renverser les tendances économiques récentes? Ce sont là autant de questions que nous abordons dans ce numéro d’Insights. Et pour en revenir à nos politiciens, même en cas de blocage, ils continueront à caresser leur public dans le sens du poil, au moins jusqu’à ce que la crise les en empêche. Pour les marchés financiers, ce n’est pas la fin, mais plutôt le début d’une phase plus calme à défaut d’être plus solide.