De nos jours, pour être entendu, un message se doit d’être bref et accrocheur. Ainsi, un tweet ne doit pas dépasser 280 caractères. Pour certains, il s’agit là de la marque d’une époque caractérisée par une avalanche d’informations et des temps de concentration de plus en plus courts. Si le «culte de la concision» n’a rien de nouveau, les raisons qui le motivent (essentiellement technologiques) ont sans doute évolué à travers le temps. À une époque, ma mère avait tenté de m’initier aux joies de la sténographie, mais sans grand succès il faut bien le reconnaître. Dans mon enfance (oui, je sais, c’était au siècle dernier), j’aimais en revanche recevoir des télégrammes. La taille moyenne d’un télégramme était d’environ 80 caractères, soit moins du tiers d’un tweet. Je vous fais grâce du télex et passe directement au SMS. Le SMS, qui n’est plus guère utilisé que par les gens de mon âge, ne pouvait, quant à lui, dépasser 160 caractères. Au final, si on laisse de côté la question des temps de concentration, il apparaît, contre toute attente, que la taille moyenne des messages a augmenté avec les avancées technologiques, un paradoxe de plus lié aux technologies de l’information. Mais ne nous dispersons pas. Il ne faudrait en effet pas dépasser les quelques 1'000 caractères autorisés pour cet éditorial.

Aussi, pour éviter de vous faire perdre un temps précieux, voici mon télégramme/télex/SMS/tweet en moins de 280 caractères à propos du premier semestre 2018:

• Situation solide sur le plan économique, difficile sur le plan politique, mitigée sur les marchés. Croissance mondiale robuste contrastant avec l’actualité politique, d’où des turbulences pour les actifs risqués. Les fondamentaux devraient rester solides au second semestre.

J’espère ne pas avoir été trop long.

Veuillez noter qu’il s’agit du numéro de l’été d’Insights. Le prochain numéro paraîtra fin août.

Nous vous souhaitons un bel été! Et ne le gâchez pas en tweets.