Montagnes russes

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Les chiffres de l’emploi douchent les espoirs d’inflexion monétaire. La croissance ralentit en Europe et en Chine. Les perspectives de bénéfices s’assombrissent.

La semaine passée s’est terminée sur une déception. Lorsque la Banque centrale d’Australie a choisi de relever ses taux de seulement 25 pb lundi dernier, les marchés se sont pris à espérer que les banques centrales envisageaient enfin une inflexion de leur politique monétaire. Publiés le même jour, les chiffres de l’enquête JOLTS montrant une baisse massive des créations d’emplois aux Etats-Unis ont renforcé cette thèse, tandis que les Nations unies exhortaient les banques centrales à tenir compte des craintes de récession mondiale. Mais les espoirs des marchés ont été douchés vendredi par le rapport sur l’emploi de septembre aux Etats-Unis. Bien que certains indicateurs avancés aient faibli récemment, le taux de chômage et le taux de participation ont reflété un marché trop tendu pour que la Fed infléchisse sa politique monétaire, ce qui suggère une hausse de 75 pb lors de sa prochaine réunion. Nous surveillerons les chiffres de l’IPC publiés ce jeudi.

Alors que les dirigeants européens cherchent à gérer collectivement la crise énergétique, le plan de soutien de 200 milliards d'euros adopté par l’Allemagne est accusé de saper l’unité et de pénaliser les pays les plus faibles de l’UE (les indices des directeurs d’achat/PMI composites de l’Italie et de l’Espagne ont tous deux chuté le mois dernier, indiquant une détérioration des conditions économiques). Cela étant, la mise en œuvre du huitième train de sanctions de l’UE contre la Russie a fait l’objet d’une meilleure coordination. Ces mesures ont été prises durant la semaine du 70e anniversaire de Vladimir Poutine, également marquée par le sabotage du pont de Crimée. Des représailles russes sont probables dans les semaines à venir et le renouvellement, en novembre, de l’accord sur les céréales entre l’Ukraine et la Russie est désormais menacé. Parallèlement, l’Opep+ a refusé d’envisager une baisse des prix du pétrole malgré le recul de la demande, en décidant de réduire sa production quotidienne de deux millions de barils. Comme certains pays ne remplissaient pas leur quota, la production sera en réalité réduite d’environ 1 million de barils. Cette décision conforte notre objectif de 95 dollars/baril pour le Brent fin 2022.

En Chine, la saison touristique de la Golden week s’est révélée moins active que l’année dernière en raison des restrictions liées au covid, ce qui s’est traduit par une chute sévère de l’indice Caixin China General Services Business Activity PMI des services). Les récentes mesures prises pour améliorer les liquidités des grands promoteurs immobiliers constituent néanmoins un pas dans la bonne direction.

La saga Twitter pourrait bientôt prendre fin, car Elon Musk a accepté de racheter l’entreprise au prix convenu initialement. Malgré l’assombrissement des perspectives, le S&P500 a progressé de 1,5% sur la semaine. La saison de publication des résultats du troisième trimestre commence cette semaine avec les grandes banques: les bénéfices ont été revus à la baisse, mais les entreprises et les analystes devraient encore réduire leurs anticipations pour l’année prochaine. Notre portefeuille sous-pondère les actions. Nous souhaitons à nos amis américains un joyeux «Columbus Day».

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