Mesures de resserrement par les banques centrales: il reste encore du chemin à parcourir

Seema Shah, Principal Asset Management

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Compte tenu des importantes nouvelles hausses de taux qui restent à assimiler, la croissance sera probablement mise à mal en 2023.

Les banques centrales mondiales ont commencé à ralentir leur rythme effréné de resserrement des politiques monétaires, mais il ne faut pas y voir un nouveau signe d’apaisement. Alors que les taux devraient continuer à augmenter en 2023, ce n’est plus le rythme du resserrement qui est au centre des préoccupations des investisseurs, mais le niveau qu’atteindront les taux directeurs mondiaux et la durée pendant laquelle les banques centrales les maintiendront.

Après avoir relevé les taux de 75 points de base (pb) lors des dernières réunions, la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE) n’ont relevé leurs taux que de 50 pb chacune en décembre. Toutefois, cela ne présage pas d’une attitude moins restrictive, étant donné que les trois banques centrales se sont engagées à poursuivre la hausse des taux.

Les derniers chiffres d’inflation ont renforcé l’impression que la pression sur les prix se ralentit. Pourtant, la Fed s’attendant à ce que l’inflation PCE («dépenses personnelles en consommation») ne diminue que de 3,1% d’ici à la fin de 2023, la BoE prévoyant une inflation de 5,2% et la BCE de 6,3%, un nouveau resserrement est clairement nécessaire.

En effet, selon le dernier graphique de la Fed, les taux directeurs devraient encore augmenter de 75 pb pour atteindre 5,1% l’année prochaine et rester à ce niveau tout au long de l’année 2023. Bien que ni la BCE ni la BoE ne publient de projections de taux, les marchés s’attendent à ce que les taux directeurs augmentent encore de 125 pb dans la zone euro et de 100 pb au Royaume-Uni, et ne prévoient aucune baisse de taux en 2023.

Compte tenu du resserrement monétaire important qui reste à assimiler, la croissance sera probablement mise à mal en 2023: la BoE prévoit une récession l’année prochaine, tandis que la Fed et la BCE prévoient une croissance de seulement +0,5%. Bien que les perspectives semblent décourageantes, les opportunités existeront. Malgré l’absence de baisse des taux, les titres à revenu fixe traditionnels, avec des rendements obligataires à leur plus haut niveau depuis une décennie et un risque de récession en hausse, offrent enfin des perspectives d’investissement attrayantes.

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