Bénéfices du troisième trimestre: signes de fragilité

Seema Shah, Principal Asset Management

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Le contexte macroéconomique étant susceptible de se détériorer davantage, les marges des entreprises et la durabilité de la croissance pourraient être remises en question.

La saison des bénéfices du T3 2022 a été globalement positive, ce qui a atténué les inquiétudes à court terme de certains investisseurs quant à l’impact du ralentissement de l’économie sur la rentabilité des entreprises. Toutefois, le contexte macroéconomique étant susceptible de se détériorer davantage, les marges des entreprises et la durabilité de la croissance pourraient être remises en question.

Si les résultats de la saison des bénéfices du T3 2022 ont été généralement positifs, un examen plus approfondi révèle des signes de fragilité.

Au cours du troisième trimestre, la croissance des bénéfices du S&P 500 a ralenti à 4,4%, contre 8,8% au T2 2022. Et si 71% des bénéfices ont dépassé les attentes, une ventilation sectorielle révèle la contribution exceptionnelle de l’énergie à cette progression. Hors énergie, la croissance des bénéfices du S&P 500 (-3,4%) a été clairement négative pour le deuxième trimestre consécutif.

  • Six secteurs ont enregistré une hausse des bénéfices au T3, tandis que cinq secteurs ont enregistré des baisses. Les secteurs financier et des communications ont été les deux secteurs les moins performants, mis à mal par un amalgame de volatilité macroéconomique, d’inversion des courbes de rendement et de diminution des opportunités de croissance.
  • Le secteur industriel a été le plus performant après l’énergie, soutenu par les secteurs de la défense et des transports. Le plus surprenant est que le secteur de la consommation discrétionnaire a connu une croissance robuste, faisant ainsi oublier les inquiétudes liées à l’inflation.
  • Les titres défensifs ont enregistrés une performance mitigée. L’immobilier s’est très bien tenu, les soins de santé et les biens de consommation de base ont enregistré une légère croissance, et les services publics se sont contractés.
  • Avec le niveau de coûts toujours aussi élevé, la croissance des chiffres d’affaires globaux a dépassé celle des bénéfices, ce qui confirme que les pressions sur les marges continuent de s’accentuer.

Les inquiétudes pour l’année prochaine se sont accrues. Les prévisions des bénéfices pour 2023 ont été régulièrement révisées à la baisse depuis le début de la saison des bénéfices du T3, le consensus prévoyant désormais une contraction des bénéfices au T1 et au T2 l’année prochaine, face aux pressions grandissantes sur les marges. Il est certain qu’avec une inflation élevée annonçant de nouvelles hausses des taux d’intérêt et des signes croissants de ralentissement de l’activité économique, les bénéfices seront confrontés à un scénario défavorable en 2023.

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