Rétrospectivement, il semble que le commerce électronique ait connu une bulle sous l'effet d'un transfert massif des dépenses des services vers les biens, tandis que les taux d'intérêt plongeaient à des niveaux historiquement bas, portant les valorisations des actions à des niveaux astronomiques. La société de commerce électronique Asos, basée au Royaume-Uni, a confirmé aujourd'hui que les perspectives se détériorent pour le commerce électronique de vêtements en raison de l'aggravation de la crise du coût de la vie.

Lorsque nous regardons au travers des paniers thématiques, nous observons un océan de pertes cette année. Le secteur des cryptomonnaies est naturellement la plus grande victime de la «grande réinitialisation» et le commerce électronique est le deuxième plus grand perdant, avec une baisse de 52% depuis le début de l'année et de 66% sur l'année 2021. Le commerce en ligne a d'abord été touché par la pandémie, car tout s'est arrêté, mais les consommateurs sont ensuite revenus en force, ce qui a fait bondir les actions du e-commerce. Dans la deuxième phase, les coûts logistiques se sont verticalisés et les chaînes d'approvisionnement ont été perturbées à un degré tel qu'elles ont commencé à entamer les bénéfices des entreprises de commerce électronique, ce qui a été visible au premier trimestre, Amazon ayant enregistré une perte d'exploitation dans son activité de commerce électronique. La phase suivante qui frappe le commerce électronique est la crise du coût de la vie, créée par une inflation terriblement élevée de l'énergie et des denrées alimentaires, réduisant la demande d'articles de consommation. Lorsque nous regardons la performance 2016 de notre panier de commerce électronique, il semble que l'ensemble du secteur soit entré dans une bulle causée par la pandémie.

Aujourd'hui, il semble que cette dynamique négative se poursuive, car Asos, une grande entreprise de commerce en ligne de vêtements, a réduit ses perspectives de revenus et de bénéfices avant impôts pour l'année fiscale, en raison de retours de commandes plus élevés et de pressions sur les coûts logistiques et les chaînes d'approvisionnement. Les prévisions de bénéfice avant impôt sont désormais de 20 à 60 millions de livres, contre 100 à 130 millions précédemment. La croissance du chiffre d'affaires est abaissée à 4-7% hors Russie, contre 11-13%. Si l'économie mondiale entre en récession, la réduction de ses perspectives de revenus pourrait ne pas être suffisante. Les actions ont baissé de 26% aujourd'hui, passant sous les niveaux les plus bas atteints pendant la pandémie en mars 2020. Le titre est maintenant en baisse de 89% depuis le sommet de mars 2018.