Les actions et les obligations ont encore une marge de progression

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Alors qu’un atterrissage en douceur se profile aux Etats-Unis, l’optimisme est de mise à l’égard des obligations de qualité. Pour les actions, les indices reflètent déjà beaucoup de bonnes nouvelles.

©Keystone

 

Les actions et les obligations ont rebondi à l’unisson à fin 2023, portées par la décrue de l’inflation aux Etats-Unis et par le virage accommodant de la Réserve fédérale américaine (Fed). Néanmoins, leur performance diverge depuis début 2024, alors que les marchés réévaluent les perspectives de baisse des taux directeurs cette année aux Etats-Unis. Décryptage.

Le rendement des bons du Trésor à dix ans a grimpé à 4,1%, contre 3,88% à la fin décembre et la probabilité d’une baisse du taux des Fed funds (fonds déposés par les banques qui ont des exigences de réserves obligatoires auprès des Réserves fédérales régionales) en mars est tombée à 43% (selon l’outil FedWatch de CME Group), contre 84% à fin 2023.

En revanche, le S&P 500 a poursuivi sur sa lancée (+1,5% depuis le début de l’année). Il a atteint un nouveau sommet historique – le dernier remonte à janvier 2022 – porté par les géants technologiques.

Après ces fluctuations, les questions que se posent les investisseurs tournent autour de trois thèmes: les actions et les obligations peuvent-elles encore grimper en 2024? Comment positionner les portefeuilles dans l’optique de l’amorce du cycle de baisse des taux qui se profile à l’horizon? Que penser des risques politiques et géopolitiques auxquels on peut s’attendre dans les mois à venir? Eléments de réponses.

Les actions et les obligations ont encore un potentiel de hausse

Le scénario de base de la Recherche d’UBS prévoit un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Les actions devraient encore grimper légèrement à la faveur de la baisse des taux d’intérêt, de la croissance économique positive (même si elle ralentit) et de la croissance des bénéfices des entreprises. On ne s’attend pas à une répétition de 2023, qui a vu le S&P 500 progresser de plus de 20%. Et il est possible que les actions entrent dans une phase de digestion à court terme.

Le scénario de base de la Recherche d’UBS envisage un S&P 500 à 5000 points en décembre 2024, voire plus si la croissance économique se révèle plus forte que prévu.

Néanmoins, les actions pourraient encore gagner un peu de terrain tout au long de l’année, portées par de nouveaux signes d’atterrissage en douceur de l’économie américaine et par une croissance substantielle des bénéfices. Le scénario de base de la Recherche d’UBS envisage un S&P 500 à 5000 points en décembre 2024, voire plus si la croissance économique se révèle plus forte que prévu.

Les rendements obligataires à long terme ont certainement encore une marge de baisse, dans la mesure où les taux longs réels sont encore supérieurs à l’estimation du taux réel neutre par la Fed. La Recherche d’UBS affiche une préférence pour les obligations les mieux notées compte tenu de leur profil risque/rendement séduisant et pense que le rendement des bons du Trésor américain à dix ans tombera à 3,5% d’ici la fin de l’année.

Délaisser les liquidités

La baisse des taux d’intérêt pèsera sur les rendements et accentuera le risque de réinvestissement pour ceux qui disposent de liquidités ou d’instruments du marché monétaire. Ainsi, il serait temps pour les investisseurs de rééquilibrer leur portefeuille. Délaisser les liquidités pour investir dans les obligations et dans les actions présente des avantages tactiques, mais aussi stratégiques.

Faire abstraction de l’actualité géopolitique

Il est peu probable que la récente escalade au Moyen-Orient ait un impact majeur sur l’inflation à l’échelle mondiale, mais elle pourrait accentuer la volatilité des marchés à court terme. A noter également que les élections présidentielles aux Etats-Unis n’ont pas eu, par le passé, un impact décisif sur les marchés, même si la présidentielle qui se tiendra en novembre contribue aux spéculations des investisseurs sur un coup d’envoi plus précoce du cycle de baisse des taux de la Fed.

Dans cet environnement, l’optimisme est de mise à l’égard des obligations de qualité. S’agissant des actions, les indices reflètent déjà beaucoup de bonnes nouvelles, c’est pourquoi on recommandera de privilégier les entreprises de qualité qui, fortes d’un bilan sain, d’une rentabilité élevée et de la bonne tenue de leurs bénéfices, devraient bien résister au ralentissement de la croissance économique.

La Recherche d’UBS apprécie les valeurs technologiques américaines, qui cadrent bien avec sa prédilection pour la qualité et qui confèrent une exposition à des tendances révolutionnaires séduisantes, telles que l’essor de l’intelligence artificielle.

S’intéresser aux opportunités tactiques

Les investisseurs peuvent également s’intéresser à des opportunités tactiques dans les pans du marché des actions susceptibles de profiter d’un scénario idéal caractérisé par l’accélération de la croissance, par une décrue de l’inflation et par des baisses de taux préventives par la Fed, mais aussi de bien se comporter dans le scénario de base.

Par exemple, les actions émergentes, les petites capitalisations américaines, ainsi que des petites et moyennes capitalisations en zone euro et en Suisse tireront probablement leur épingle du jeu dans ces deux scénarios. 

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