2024: un nouveau monde pour les placements

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les conséquences économiques, sociales et politiques de la pandémie mondiale se font encore sentir. Et c’est un nouveau monde qui s’ouvre pour les investissements.

Jamais auparavant, dans l'histoire de l'humanité, une pandémie n'avait contraint les gouvernements, de manière aussi drastique et presque simultanée, à mettre leur économie à l'arrêt, puis à la ressusciter par une procédure de choc. Le résultat ? Un retour de l'inflation, des goulots d'étranglement sur le marché du travail, mais aussi une hausse des taux d'intérêt, des rendements obligataires et de la dette publique. 

Parallèlement, l'environnement géopolitique se modifie avec des guerres dans les régions productrices de pétrole, une économie plus mature en Chine et la réémergence de politiques industrielles et environnementales nationales. Pire : tandis que l'ancienne menace des grandes puissances ennemies semble revenir, de nouveaux développements dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) pourraient changer radicalement l'humanité.

Etablir un plan selon la règle des 3 L

Dans ce nouveau monde (de l'investissement) exigeant, il est d'autant plus important d'adopter quelques principes de base pour réussir ses investissements. Tout d’abord, le plus important : élaborer un plan.

On recommandera aux investisseurs de gérer leurs actifs selon les trois stratégies patrimoniales «Liquidités», «Longévité» et «Legs». Le pot «Liquidités» doit garantir de disposer de suffisamment de cash pour couvrir les besoins de dépenses à court terme. Le pot «Longévité» sera constitué de placements générant des revenus suffisants pour pouvoir maintenir le niveau de vie à la retraite. 

Enfin, la stratégie du pot «Legs» vise des objectifs qui vont au-delà de la vie de l'investisseur. Par exemple pour laisser un héritage ou pour poursuivre des objectifs philanthropiques. L'avantage d'une telle répartition des actifs est évident : il est possible d'investir avec différents horizons temporels et donc avec des profils de risque différenciés.

Jouer l’équilibre

Par ailleurs, un portefeuille équilibré, composé d'actions et d'obligations, ainsi que d’un mélange de placements alternatifs devraient faire du sens pour l'année à venir. Tout porte à croire que la croissance, en particulier aux Etats-Unis, ralentira sensiblement, mais que les taux d'inflation se rapprocheront progressivement des objectifs des banques centrales. 

Dans ce contexte, les actions devraient continuer à progresser. Parallèlement, on peut s’attendre à ce que les banques centrales commencent à réduire leurs taux directeurs au cours du second semestre. Conséquence : une baisse progressive des courbes de taux et donc une hausse des prix des obligations. 

En revanche, si l'économie américaine devait subir un atterrissage brutal – en  clair, une récession généralisée –, les marchés des actions en pâtiraient. Mais comme, en même temps, les taux d'intérêt baisseraient fortement, les obligations afficheraient une performance nettement positive et compenseraient les revers des actions. 

Qui dispose déjà d’assez de liquidités ne devrait donc pas trop en détenir dans son pot « Longévité », mais investir de manière équilibrée et largement diversifiée dans des obligations, des actions et des placements alternatifs, selon son profil de risque personnel.

Valeurs de qualité, placements alternatifs et entreprises disruptives

En 2024, on recommandera de mettre l'accent sur la qualité des actifs. Par exemple, dans le domaine des obligations à revenu fixe. Pour les actions, on misera sur les sociétés de qualité dotées de bilans solides et d'une rentabilité élevée. En particulier dans le secteur technologique.

Pour des rendements supplémentaires, on visera des classes d'actifs alternatives telles que les devises et les matières premières. Au début 2024, le dollar américain devrait rester stable autour de ses niveaux actuels. Au cours de l'année, une faiblesse du dollar pourrait toutefois se manifester. Il serait alors intéressant de vendre le potentiel de hausse du dollar afin d'améliorer le rendement. 

Sur les marchés des matières premières, les investisseurs peuvent se positionner pour obtenir des rendements de portage potentiels, tout en se protégeant contre les risques géopolitiques ou météorologiques.

Enfin, si l'on est capable de se projeter dans l'avenir, le pot «Legs» pourrait s’intéresser aux actions des entreprises disruptives, capables d'utiliser de nouvelles technologies pour conquérir de nouveaux marchés, évincer des fournisseurs établis ou réduire les coûts. Un beau programme pour investir dans ce nouveau monde que se profile en 2024.

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