Le cycle haussier est en cours

Yves Bonzon, Julius Baer

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Les dernières données économiques aux Etats-Unis, dont les créations d’emplois, semblent confirmer le scénario de l’expansion. Les pressions sur les salaires se sont également atténuées.

Après l’arrêt du rallye de fin d’année en décembre, l’humeur sur les marchés a été très négative et les investisseurs ont opté pour un positionnement prudent au début de la nouvelle année. Le mois de janvier s’est ensuite révélé être l’un des meilleurs mois jamais enregistrés, à la grande surprise de la plupart des observateurs du marché, selon lesquels nous nous trouvons toujours dans un marché baissier. Notre avis n’a pas changé depuis que nous avons proclamé la fin du marché baissier en octobre dernier: nous sommes entrés dans un nouveau cycle haussier qui va durer de nombreux mois.

En 2022, il fut difficile de naviguer sur les marchés, car les indicateurs techniques donnaient un signal prudent, tandis que notre lecture fondamentale de l’économie américaine – et dans une moindre mesure celle de l’économie européenne – n’offrait pas de signal convaincant pouvant indiquer une récession imminente. Les dernières données économiques américaines semblent confirmer le scénario de l’expansion aux Etats-Unis. Sur une base corrigée des variations saisonnières, l’économie américaine a créé 517’000 emplois en janvier et l’indicateur avancé de l’Institute for Supply Management pour le secteur des services a fortement avancé en territoire positif. En fait, le niveau de chômage américain est à son plus bas depuis 1969. Si nous nous trouvons en récession, elle serait d’un nouveau genre – il s’agirait d’une récession de plein-emploi.

Le chômage américain au plus bas depuis 1969

Note: Le taux de chômage américain indique en pourcentage le nombre de chômeurs de la population active américaine (c’est-à-dire le nombre total de personnes en âge de travailler ayant un emploi et ceux au chômage). Les données sont corrigées des variations saisonnières.

Source: Bureau of Labour Statistics, Bloomberg Finance L.P., Julius Baer. Données au 31.01.2023

 

Les pressions sur les salaires se sont également atténuées. Rappelons qu’après la fin des confinements liés à la pandémie, il y avait un écart de trois millions de travailleurs sur le marché du travail américain par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Les chiffres positifs actuels concernant l’emploi pourraient être liés au fait que certains des travailleurs manquants seraient de retour sur le marché du travail, réduisant ainsi la pénurie de travailleurs disponibles. Les pessimistes n’ont pas tardé à suggérer que cette résilience du marché du travail va finalement anéantir toute perspective d’une baisse des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) au second semestre de l’année et que, par conséquent, les marchés des actions ne peuvent être que déçus prochainement. Nous ne sommes pas convaincus par cette hypothèse.

La recherche d’un nouveau leadership

Lors de chaque nouvelle décennie, les marchés financiers sont dominés par un secteur ou une classe d’actifs différents. Il est de plus en plus évident que l’ère des géants des technologies de l’information (les FAANMG2) est terminée. La recherche du prochain leader est toujours délicate dans les premiers temps. Nous ne croyons pas à un supercycle des matières premières à grande échelle au cours de cette décennie, et ainsi le nouveau leadership après les technologies de l’information ne sera probablement pas caractérisé par le schéma habituel qui nous aurait mené vers les matériaux ou le pétrole & gaz. Au cours de la dernière décennie, la croissance économique nominale a été très faible, et les plateformes numériques ont bénéficié d’un rare marché de niche de forte croissance. Avec un nouveau paradigme de croissance nominale moyenne beaucoup plus élevée à l’avenir, les secteurs qui luttaient auparavant dans un environnement de faible croissance nominale ont le vent en poupe. Les marchés publics des actions continuent de jouer le rôle de machine à rendre du cash, plutôt que machine à collecte de fonds. Désormais, les banques contribuent également à cette situation, qui pourrait durer plus longtemps qu’actuellement prévu.

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