Le bitcoin a passé l’épreuve de la maturité

Hans-Jörg Morath, Digital Asset Solutions AG

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Chronique blockchain. La crise bancaire de mars, qui a vu l’effondrement de CS, n’est plus qu’un souvenir. Mais le bitcoin a passé l’épreuve de la maturité lors de cette crise.

En mars, le Conseil fédéral de la Confédération suisse craignait au moins que le système financier mondial ne subisse de gros dommages si la Suisse ne sauvait pas le CS en fusionnant avec l’UBS. Il est certain que la pression inflationniste et la hausse des taux d’intérêt pèsent sur l’ensemble du système financier. Des établissements financiers réputés ont dû déposer le bilan et demander des plans de sauvetage aux banques centrales, ce qui a ébranlé le monde financier et entraîné des mesures drastiques de la part des décideurs politiques.

Run bancaire après une perte de confiance

Dans notre système bancaire dominant de réserves obligatoires, les banques ne sont tenues, comme on le sait, de conserver qu’une partie des dépôts de leurs clients comme réserve disponible en permanence. Un «bankrun» n’est donc pas nécessairement la conséquence d’une mauvaise gestion pure, mais résulte en premier lieu d’une perte de confiance dans un établissement spécifique.

Lorsque les investisseurs perdent confiance dans le système bancaire et dans la valeur des monnaies papier, ils se réfugient souvent dans des actifs non endettés qui ne sont pas inflationnables à volonté. Grâce à ses propriétés, l’or est considéré depuis des décennies comme une valeur refuge et est perçu comme un moyen stable de conserver la valeur, qui n’est pas affecté par les événements économiques ou politiques.

Contrairement à notre système de monnaie fiduciaire, la quantité maximale et le taux d’inflation sont clairement définis.
Le bitcoin comme alternative

L’ère numérique a apporté avec le bitcoin une autre alternative pour se soustraire aux turbulences du système financier traditionnel. Le réseau de transactions dispose de sa propre monnaie et sa structure décentralisée, basée sur des protocoles, garantit un fonctionnement illimité selon des règles préétablies.

Le système, basé sur la technologie blockchain, peut afficher, outre une transparence sans précédent, une politique monétaire définie pour la monnaie native. Contrairement à notre système de monnaie fiduciaire, la quantité maximale et le taux d’inflation sont clairement définis.

Le bitcoin ne nécessite pas d’intermédiaires tels que les banques ou les processeurs de paiement. Il n’y a donc pas de risque que les intermédiaires fassent faillite et perdent les fonds de leurs clients, comme c’était le cas dans le passé avec les institutions financières traditionnelles.

Créé pendant la crise financière, il a maintenant fait ses preuves

Ce n’est pas un hasard si le bitcoin a été créé pendant la grande crise financière de 2008. Deux problèmes majeurs du système financier actuel devaient être éliminés: la dépendance et la confiance dans les contreparties ainsi que la dévaluation inflationniste du pouvoir d’achat de nos monnaies fiduciaires.

Dans le premier bloc du grand livre décentralisé de Bitcoin, le fondateur pseudonyme Satoshi Nakamoto a ajouté un message qui est plus pertinent que jamais de nos jours. La note faisait référence à un article du Times anglais intitulé «Chancellor on brink of second bailout for banks», qui se référait à une opération de sauvetage des banques par le gouvernement qui avait lieu à l’époque. Satoshi a profité de cette occasion pour souligner les faiblesses du système bancaire traditionnel et montrer qu’un système décentralisé basé sur la blockchain pouvait constituer une alternative aux institutions financières centralisées.

La récente crise, avec l’envolée du prix du bitcoin, souligne qu’il en est ainsi. Compte tenu des fortes tensions qui persistent au sein du système financier, on peut s’attendre à ce que le bitcoin continue d’afficher de bonnes performances à long terme.

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