Le bitcoin est né à la fin de la grande crise financière, il y a plus de 14 ans. Le bloc original, qui a émis les 50 premiers bitcoins, comportait une inscription de son créateur Satoshi Nakamoto: «The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks.»

Ce message, intégré de manière permanente dans la première blockchain au monde, était le titre du journal britannique The Times le matin du 3 janvier 2009. Près d'une décennie et demie plus tard, les cryptomonnaies transforment lentement notre économie et la valeur de cette classe d'actifs émergente est devenue le sujet du jour parmi les experts, les décideurs politiques et ceux qui croient aux avantages transformateurs des technologies blockchain ouvertes.

Mais alors que les banques s'effondrent et que les régulateurs s'efforcent de protéger les déposants et les systèmes bancaires qu'ils supervisent, il est plus clair aujourd'hui que l'alternative, absente au début de la crise de 2008, le bitcoin, devient de plus en plus attrayante et précieuse. Jamais auparavant un actif investissable avec une offre fixe, disponible partout dans le monde et non soumis aux politiques des gouvernements, n'a semblé aussi important.

Les États-Unis et l'Europe sont au cœur d'une véritable crise bancaire. 10% des banques américaines ont des pertes non comptabilisées plus importantes que celles de SVB et 10% ont des niveaux de capitalisation inférieurs à ceux de SVB. La confiance dans le système bancaire est plus faible que pendant la crise de 2008, avec seulement un adulte américain sur 10 ayant une forte confiance dans le système financier US. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que le bitcoin, créé lorsque la confiance dans les institutions financières était au plus bas, ait suscité davantage d'intérêt de la part des investisseurs au fur et à mesure que nous en apprenions davantage sur la crise actuelle. Cet intérêt s'est manifesté il y a deux semaines, lorsque les gouvernements se sont précipités pour soutenir le système bancaire.

L'expression «attention aux ides de mars» est souvent utilisée pour prévenir d'une éventuelle trahison ou d'un malheur à venir et a été popularisée par la pièce de William Shakespeare, Jules César, en référence à son assassinat imminent. Mais dans le calendrier romain, les ides de mars (15 mars à l'époque moderne) étaient connues pour autre chose: une date limite pour le règlement des dettes.

Alors que les dernières semaines ont davantage été consacrées à la création de nouvelles dettes qu'au règlement d'anciennes, nous pensons que l'on se souviendra des ides de mars 2023 comme du début d'une prise de conscience des dangers inhérents à un système bancaire mondial chargé de dettes, où les garanties des déposants sont limitées et où les épargnants sont soumis à la santé financière et à la rentabilité de leur institution financière. Ce désalignement des incitations est précisément le problème que le bitcoin cherche à résoudre. Les prix depuis le début de l'année en témoignent: le bitcoin a augmenté de 73% et a surpassé 97% des entreprises du S&P500. Une grande partie de cette surperformance s'est produite dans le sillage immédiat de la fermeture de SVB le 10 mars, alors que les indices bancaires ont chuté et que d'autres classes d'actifs – y compris l'or – sont restées stables ou ont généré des rendements très modestes. Une ligne de démarcation claire a été tracée entre le monde pré-SVB et le monde post-SVB, et nous pensons que le bitcoin bénéficiera de ce nouveau régime.

Nous pensons qu'il s'agit d'un mouvement de fuite vers la qualité qui est principalement corrélé aux attributs les plus forts du bitcoin, notamment ses caractéristiques de réserve de valeur, d'immuabilité et d'offre fixe.

L'intérêt croissant pour le bitcoin est bien plus qu'une simple réaction à court terme aux faillites bancaires et à l'instabilité du système financier.

Le mois dernier, nous avions écrit sur le cycle de reprise actuel du bitcoin qui suit les reprises précédentes. Les événements des dernières semaines n'ont fait que renforcer la perspective d'une reprise du bitcoin. Les bonnes performances du BTC cette année reflètent à la fois la résistance de ses fondamentaux et son rôle d'alternative à un système bancaire de plus en plus fragile. À l'avenir, le bitcoin devrait bénéficier d'un environnement de politique monétaire hawkish ou dovish, car la hausse des taux accroît la pression sur les banques, tandis qu'un environnement de taux plus bas profitera aux actifs à risque en général.

Quoi qu'il en soit, dans un contexte d'incertitude économique où l'instabilité des plus grandes institutions financières du monde est révélée au grand jour, une monnaie numérique dont l'offre est fixe n'a jamais été aussi pertinente. L'importance du bitcoin continuera de croître à mesure que de plus en plus de personnes prendront conscience de son rôle important dans le système financier et l'économie mondiale. En d'autres termes, la thèse de l'investissement dans la première cryptomonnaie au monde est en train de se concrétiser sous nos yeux.