L’inflation US a mis en évidence une atténuation de la pression sur les prix en juillet, accentuant l’optimisme quant à la capacité de la Fed à siffler la fin du cycle de relèvement de ses taux.
L’indice des prix à la consommation, hors composantes volatiles de l’alimentation et de l’énergie, est ressorti en hausse de 4,7% sur un an, légèrement en deçà du taux de 4,8% prévu par les économistes. Pour rappel, l’inflation sous-jacente avait culminé à 6,6% en octobre 2022. En glissement mensuel, l’inflation sous-jacente est restée stable à 0,2%, au plus bas depuis plus de deux ans.
Les économistes ont également été rassurés par le fait que 90% de l’inflation globale des prix à la consommation est imputable au coût du logement, qui devrait encore baisser à mesure que la modération des loyers entrera dans le calcul de l’inflation. L’augmentation des prix en glissement mensuel est désormais compatible avec l’objectif de la Fed, à savoir une inflation annuelle de 2%.
Dans un premier temps, les marchés d’actions ont réagi à la possibilité grandissante d’un atterrissage en douceur de l’économie, à savoir une décrue de l’inflation sans qu’une hausse excessive des taux directeurs ne précipite l’économie en récession. Les chiffres de l’emploi de juillet démontrent des signes de fléchissement de la demande de main d’œuvre.
La décrue de l’inflation conjuguée à la détente du marché du travail conforte dans l’idée que le relèvement des taux de la Fed de 25 points de base en juillet est probablement le dernier du cycle actuel.
Toutefois, il subsiste des risques. La présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, a déclaré que ces chiffres ne suffisaient pas encore à «crier victoire» dans la lutte contre l’inflation. Il reste encore une publication sur l’inflation et un rapport mensuel sur l’emploi avant la prochaine réunion de la Fed des 19 et 20 septembre.
Dans ce contexte, les investisseurs seraient sans doute bien avisés de suivre les trois recommandations suivantes.
1. S’intéresser aux actions restées à la traîne
Même si tel n’est pas le scénario privilégié par la Recherche d’UBS, une poursuite du resserrement monétaire n’est pas exclue. Pour que les actions aient durablement le vent en poupe, il faudrait que la Fed prépare les esprits à une baisse de ses taux. Or cette perspective semble encore lointaine.
Par conséquent, le potentiel de hausse pour les indices boursiers dans leur ensemble semble limité. Les opportunités se trouvent probablement plutôt dans les pans de marché restés à la traîne. L’indice MSCI Emerging Markets sous-performe le MSCI All Country World de 8 points de pourcentage cette année. Entre le 1er janvier et le 10 août, il n’a progressé que de 5,4%.
En outre, au sein du MSCI All Country World, les valeurs de croissance sont en hausse de 23,6% cette année, contre seulement 6,2% pour les valeurs décotées. Ces dernières devraient rattraper leur retard dans les mois à venir.
2. Acheter des obligations de qualité
La hausse des taux directeurs a rendu les dépôts à court terme plus intéressants. Leur attrait devrait néanmoins s’estomper. En effet, les taux directeurs approchent de leur sommet et le risque de réinvestissement va probablement s’accentuer pour les investisseurs qui détiennent des liquidités excédentaires ou des dépôts à terme. Il convient plutôt d’engranger des rendements attrayants.
Les obligations de meilleure qualité, plus défensives, sont certainement les plus intéressantes étant donné le niveau de rendement global actuel et le potentiel d’appréciation du capital à mesure que les risques qui pèsent sur la croissance supplanteront le risque d’inflation dans l’esprit des investisseurs.
On peut s’attendre à ce que les obligations de type high grade (emprunts d’Etat), investment grade et les obligations durables affichent de bons rendements d’ici la fin de l’année. La Recherche d’UBS donne la préférence aux échéances de cinq à dix ans.
3. Rechercher des revenus divers et durables
Les obligations ne sont pas la seule source de revenus qui dureront au-delà du cycle de relèvement des taux directeurs. Les actions de qualité qui versent des dividendes peuvent être une source appréciable de revenus et améliorer le rendement potentiel d’un portefeuille d’actions à un moment où les perspectives de risque/rendement des indices boursiers dans leur ensemble semblent mitigées sur un horizon tactique.
L’indice MSCI World High Dividend Yield et son équivalent durable offrent un rendement d’environ 3,75%, proche des 4% que rapportent les bons du Trésor américain à dix ans. En général, on trouve les actions qui versent des dividendes de qualité dans les pans les plus défensifs du marché. En outre, l’histoire suggère que ces dividendes ont comme particularité d’être relativement stables, y compris en cas de crise économique.
Par conséquent, même si la décrue durable de l’inflation est de nature à donner confiance aux investisseurs en actions, la valorisation de ces dernières reflète déjà des perspectives économiques radieuses.
L’indice MSCI US présente un ratio cours/bénéfices prévus dans douze mois de 20, supérieur d’environ 24% à sa moyenne des quinze dernières années. Par conséquent, son potentiel de hausse à court terme semble limité. Les investisseurs feraient mieux de s’intéresser aux pans du marché restés à la traîne et d’engranger les rendements attrayants des obligations de qualité.