La fin semble proche pour les cycles des taux de la Fed et de la BCE

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Ces derniers temps, l’actualité des banques centrales a été chargée avec les diverses annonces de la Fed, de la BCE et de la BoJ. Décryptage.

© Keystone

Alors que la BoJ commence à peine à rompre avec une politique monétaire laxiste en relâchant son emprise sur le rendement des emprunts d’Etat, la Fed et la BCE ont laissé entendre que leur cycle de resserrement monétaire touchait à son terme et que les relèvements de taux annoncés étaient peut-être même les derniers.

Dans ce contexte, on peut conseiller aux investisseurs d’engranger des sources de revenus durables, notamment des obligations de grande qualité.

La BCE prépare une pause de ses hausses

La BCE a relevé ses taux (+25 points de base, pdb) pour le neuvième mois consécutif, portant le taux de sa facilité de dépôts à 3,75%. Ce niveau, historiquement élevé, avait été observé pour la dernière fois en l’an 2000.

Néanmoins, la BCE a supprimé de sa déclaration de politique monétaire des éléments de langage explicites sur la nécessité de relever encore les taux directeurs. Désormais, elle souligne que la poursuite du resserrement dépendrait de l’évolution des statistiques économiques.

Par conséquent, il n’est pas exclu que la BCE relève encore ses taux lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs en septembre ou bien marque une pause, quitte à reprendre le relèvement de ses taux ultérieurement si l’inflation s’avère plus persistante que prévu.

Fin de relèvement des taux pour la Fed

De son côté, la Fed a indiqué que la fin de son cycle de resserrement était probablement en vue, après un nouveau relèvement de 25 pdb à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. La BCE est dès lors probablement davantage susceptible que la Fed de relever ses taux d’un cran supplémentaire.

Le scénario le plus probable est celui d’une fin imminente du cycle de relèvement des taux directeurs.

Cela dit, l’une comme l’autre semblent considérer qu’elles pourront se contenter de donner encore un léger tour de vis, voire aucun. Dans ce contexte, les investisseurs pourraient s’inspirer des trois conseils suivants.

1. Gérer les liquidités alors que les taux approchent de leur sommet

De nombreux investisseurs détiennent davantage de liquidités qu’en temps normal car ils anticipent des taux d’intérêt plus élevés. Néanmoins, les taux directeurs approchent désormais de leur sommet. Le risque de réinvestissement va probablement s’accentuer pour les investisseurs qui détiennent des liquidités excédentaires ou des dépôts à terme.

On peut donc leur recommander non seulement de réévaluer les liquidités dont ils disposent, mais aussi de veiller à ce qu’ils soient suffisamment exposés aux marchés et diversifiés dans une optique de long terme. Ils feraient bien également d’engranger sans tarder des rendements attrayants avant que les marchés ne commencent à anticiper une baisse des taux d’intérêt.

2. Engranger des rendements obligataires de qualité

Les rendements ont augmenté ces derniers mois, l’économie américaine ayant résisté mieux que prévu. Cela donne aux investisseurs une belle occasion de faire fructifier leurs liquidités excédentaires en engrangeant des rendements attrayants. Alors que la Fed est en passe de mettre un terme à son cycle de resserrement et avant que les marchés ne commencent à spéculer sur une baisse des taux directeurs.

Les obligations de meilleure qualité, plus défensives, sont sans doute les plus attrayantes, étant donné le niveau de rendement global actuel et le potentiel d’appréciation du capital à mesure que les risques qui pèsent sur la croissance supplanteront le risque d’inflation dans l’esprit des investisseurs.

On peut s’attendre à ce que les obligations de type high grade (emprunts d’Etat), investment grade et les obligations durables affichent de bons rendements d’ici la fin de l’année. La Recherche d’UBS donne la préférence aux échéances de cinq à dix ans.

3. Privilégier les valeurs de rendement parmi les actions

Les actions de qualité qui versent des dividendes peuvent être une source appréciable de revenus et améliorer le rendement potentiel d’un portefeuille d’actions. Cela à un moment où les perspectives de risque/rendement des indices boursiers larges semblent mitigées sur un horizon tactique. L’indice MSCI World High Dividend Yield et son équivalent durable offrent un rendement d’environ 3,85%, proche des 3,95% que rapportent actuellement les bons du Trésor américain à dix ans.

En général, on trouve les actions qui versent des dividendes de qualité dans les pans les plus défensifs du marché. Par ailleurs, l’histoire suggère que ces dividendes ont comme particularité d’être relativement stables, y compris en cas de crise économique.

Les entreprises classées dans cette catégorie ont également un réel pouvoir de fixation des prix, ce qui leur permet de préserver leurs marges en période de forte inflation. D’un point de vue géographique, c’est en Suisse et en Asie que ce style devrait avoir le plus de potentiel.

Se positionner pour la fin du relèvement des taux

Pour résumer, même s’il peut encore y avoir des surprises à l’avenir avec une inflation persistante qui pousse les banques centrales à relever leurs taux davantage que prévu, le scénario le plus probable est celui d’une fin imminente du cycle de relèvement des taux directeurs. Les investisseurs feraient donc bien de se positionner en conséquence en engrangeant des actifs susceptibles de générer des flux de revenus durables.

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