Le PIB suisse grimpe et l’économie US recule – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

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La hausse des droits de douane devrait toutefois peser lourdement sur le commerce extérieur dans le courant de l’année. Les perspectives restent donc moroses, en particulier pour l’industrie MEM suisse.

Le PIB suisse a fortement augmenté au premier trimestre, tandis que l’économie américaine a légèrement reculé. Les effets d’anticipation y ont joué un rôle important en raison de la politique douanière américaine. Toutefois, la hausse des droits de douane devrait peser lourdement sur le commerce extérieur dans le courant de l’année. Les perspectives restent donc moroses, en particulier pour l’industrie MEM suisse. Le secteur pharmaceutique est également menacé par davantage de restrictions commerciales en raison des dépenses de santé excessives aux Etats-Unis. Comme la pression sur les prix continue de s’atténuer en Suisse, la BNS est sur le point de revenir à une politique de taux zéro, voire négatifs.

 

Autrefois, la maladie et la mort étaient souvent considérées comme le châtiment de Dieu infligé aux pécheurs. Ce n’est qu’au siècle dernier que les grands progrès de la médecine ont conduit à la généralisation des soins de santé. Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter fortement en raison de l’expansion des prestations et de l’évolution démographique. Bien que cela ne se reflète pas dans l’espérance de vie, les Etats-Unis sont en tête des dépenses de santé.

Alors que dans la plupart des pays industrialisés, comme en Suisse, les prix des médicaments sont de plus en plus réglementés par l’Etat, ils sont encore largement négociés par le secteur privé aux Etats-Unis. Les médicaments brevetés, qui représentent l’essentiel des dépenses, coûtent souvent plus de moitié moins cher dans d’autres pays. Donald Trump veut ramener les prix américains au niveau d’autres pays industrialisés. Le fait que les compagnies d’assurance soient tenues de proposer au moins un médicament dans toutes les catégories de traitement a également pour effet d’augmenter les prix dans le système américain. Les médicaments onéreux présentant des caractéristiques uniques ne peuvent donc pas être simplement retirés de l’offre. C’est pourquoi les médicaments sont beaucoup plus chers aux Etats-Unis que dans d’autres pays. Pour ces produits, il est plus difficile, voire impossible, de comparer les prix. En outre, un réseau de distributeurs complexe et opaque fait grimper les prix pour les patients.

Jusqu’à présent, les gouvernements précédents n’ont pu réaliser que des progrès modestes dans ce domaine. Et la nouvelle administration ne devrait pas non plus avoir de recette miracle. Les pays d’Europe du Nord ont réussi à freiner tant bien que mal la hausse des coûts grâce à la digitalisation, à une meilleure régulation des prix des médicaments et des prestations médicales, à une promotion accrue de la prévention sanitaire et à un rôle plus central des médecins de famille. Des efforts similaires en Suisse montrent toutefois que cet objectif n’est ni facile ni rapide à atteindre, mais qu’il s’agit plutôt d’un travail de Sisyphe.

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