L’investissement à impact climatique: l'avenir du Private Equity?

Paul Newsome, Unigestion

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De la transition énergétique à la mobilité verte en passant par la construction verte et la décarbonisation de l'industrie lourde, les opportunités sont énormes.

Alors que la fin de l'année approche, nos pensées se tournent forcément vers ce que l'avenir nous réserve. Et jamais cela n'a été plus pertinent qu'aujourd'hui. Les deux dernières années ont été pour le moins turbulentes et nous espérons tous que 2022 sera l'année du retour à la normale.

Le changement climatique est un thème qui n'aura échappé à personne, surtout après le sommet COP26. Mais que signifie le changement climatique dans le monde des investissements?

Pour les investisseurs, le changement climatique peut être abordé en termes d'impact sur le climat des entreprises dans lesquelles ils investissent. Mais si je vous proposais de limiter le champ de vos investissements à l'impact climatique, vous auriez probablement des doutes. Les premières questions venant à l'esprit sont sans doute les suivantes:

  • Comment trouver des opportunités intéressantes avec un champ d'action aussi limité? et
  • Comment être certain de l'impact de mes investissements?
Opportunités en matière d'impact climatique

Mais lorsque nous examinons les sous-thèmes de l'impact climatique, nous constatons qu'ils sont en fait très convaincants. Au cours des prochaines années, à mesure que les gouvernements, les entreprises et les consommateurs se focalisent sur la réduction des émissions de carbone, les investissements nécessaires pour que nos économies atteignent le seuil de zéro sont énormes, et ne se mesurent pas en milliards, mais en milliers de milliards d'euros. 

Ce sont les entreprises privées innovantes et axées sur le climat qui joueront un rôle majeur dans l'évolution vers le net zéro.

Et ce ne sont pas des tendances déclenchées du jour au lendemain par la COP26: les vents soufflent depuis un certain temps et il s'agit de tendances réelles et investissables. De la transition énergétique à la mobilité verte en passant par la construction verte et la décarbonisation de l'industrie lourde (pour ne citer que quelques-uns des sous-thèmes), les opportunités sont énormes. Par exemple, on estime que 3’400 milliards de dollars doivent être investis dans le secteur de l'énergie pour atteindre une part de 55% d'énergies renouvelables d'ici 2030, tandis que l'industrie des véhicules électriques devrait croître de 36% par an jusqu'en 2030, ce qui nécessitera 3’000 milliards de dollars d'investissements par an.1

Et ce sont les entreprises privées innovantes, axées sur le climat, qui bénéficieront de ces vents favorables et joueront un rôle majeur dans l'évolution vers le net zéro. Les gouvernements et l'industrie travailleront en partenariat avec ces entreprises innovantes de la prochaine génération afin de tenir leurs nombreux engagements. Les opportunités d'investissement, aujourd'hui et dans les années à venir, seront considérables.

La SFDR sauve la mise

Mais comment mesurer l'impact réel de nos investissements ? Le casse-tête pour les investisseurs tient au nombre déconcertant d'informations, d'objectifs de développement durable, de protocoles, etc. Qui plus est, jusqu'à présent, ils devaient se fier aux mesures internes des entreprises, souvent peu crédibles et fabriquées... 

Mais voilà que, le 9 mars 2021, le règlement de l'UE sur les rapports de divulgation financière durable (SFDR) arrive à point nommé pour sauver la mise. Ce nouveau règlement est une véritable bouffée d'air frais, car il apporte normalisation, transparence et crédibilité.

Les Principle Adverse Indicators doivent être mesurés, contrôlés et améliorés pour démontrer l'impact au niveau de l'entreprise.

Dans le cadre de la SFDR, il existe, au minimum, 14 indicateurs clés de performance (KPI) environnementaux et sociaux standardisés, allant de l'empreinte carbone et des émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise à la mixité et aux écarts de rémunération entre hommes et femmes au sein du conseil d'administration, afin de mesurer réellement l'impact. Ces indicateurs, appelés PAI (Principle Adverse Indicators), doivent être mesurés, contrôlés et améliorés pour démontrer l'impact au niveau de l'entreprise. Grâce à l'application universelle de ces mesures, les investisseurs seront en mesure de voir clairement l'impact réel de leurs investissements.

Les 14 PAI de l'article 9, SFDR

Source: SFDR
 
L'avenir est prometteur, l'avenir est à l'investissement dans l'impact climatique

Grâce à l'attention croissante portée à l'environnement, les opportunités d'investissement à impact climatique se multiplient, créant un univers croissant d'entreprises pour les investisseurs, et les opportunités dans le private equity sont nombreuses grâce aux nombreux acteurs innovants, spécialisés et ciblés que l'on y trouve. Et comme la quantification de l'impact se normalise et devient plus transparente, il n'a jamais été aussi facile pour les investisseurs de véritablement chiffrer leur impact. L'investissement à impact climatique pourrait-il être l'avenir du private equity? Je ne parierais pas contre.

1 IEA Sustainable Development Scenario.

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