L’intérêt des obligations nordiques dans un marché non-linéaire?

Frida Rosmer Hauge, Pareto

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«La prédiction est difficile, surtout lorsqu’il s’agit de l’avenir» a dit un jour, sous forme de boutade, le danois Niels Bohr, père de la physique quantique.

Effectivement, combien de stratégistes se sont trompés en 2023? Et combien se seront trompés à fin 2024? Le principal problème? Nous avons tous un biais cognitif de représentation. A savoir, nous projetons de manière plus ou moins linéaire ce que nous avons déjà connu, en considérant que c’est représentatif. Or ce biais comportemental est particulièrement encombrant dans le contexte actuel. Combien d’entre-nous ont connu l’inflation, une hausse des taux aussi massive, la guerre aux portes de l’Europe ou l’affrontement croissant entre deux superpuissances?

Les mauvaises prévisions peuvent malheureusement affecter les avoirs que nos clients nous confient pour les faire fructifier. 2022 a été une année très problématique par exemple avec de larges «drawdowns» sur des supports réputés sans risque: les obligations «Investment Grade» par exemple, qui embarquent du risque de taux, ont affiché un «maximum drawdown» de -17% si on s’en tient à l’indice européen de référence. À la suite de quoi, seules des conditions de marché extrêmement favorables auraient pu permettre de récupérer d’une telle perte (rebond de + 21% nécessaire). Sans surprise, cela n’a pas eu lieu et cet indice est toujours en territoire négatif, 635 jours ouvrés après le début de sa baisse.

Or, 2024 semble accumuler les incertitudes en matière de prévisions. Du côté des banques centrales d’abord. Historiquement, elles n’ont jamais réussi à délivrer un atterrissage «en douceur». Elles n’avaient pas non plus réussi à relancer l’inflation à 2%. Puis, tout récemment, nombreux sont les stratégistes à considérer qu’elles ont trop attendu pour relever leurs taux directeurs, faute d’avoir mal appréhendé le caractère persistant de l’inflation apparue en 2022. Aujourd’hui elles essaient de nous convaincre qu’elles vont ramener l’inflation précisément à 2 %. Le doute est permis.

Du côté de l’économie mondiale, l’aléa géopolitique n’a jamais été aussi élevé depuis la rupture provoquée par l’intervention de la Russie en Ukraine  ; l’émergence de puissances nucléaires (Corée du Nord et Iran);  les ruptures potentielles des circuits d’approvisionnement (Taiwan, détroit de Mandeb) et «last but not least» l’aléa des élections américaines: un président sortant - Biden- âgé de 81 ans qui est présenté, par un procureur spécial, comme «un homme âgé, sympathique et bienveillant, avec une mauvaise mémoire» et un  précédent président -Trump- très revanchard et encore plus imprévisible.

Dans ce contexte, la fébrilité des marchés engendre des mouvements non-linéaires notamment sur le segment des obligations d’entreprises: sur un mois, une performance peut se faire ou se défaire.

Face à cela, les obligations nordiques permettent de protéger les portefeuilles de nos clients selon deux axes: peu de paris et exposition sur une région qui présente de nombreux atouts.

Premièrement: peu de paris. Les obligations nordiques sont essentiellement à taux variable (très peu de sensibilité taux) et affichent des maturités courtes (meilleure visibilité sur le risque de défaut et faible sensibilité aux variations de spreads de crédit qui agitent de manière régulière le marché mondial des obligations d’entreprises).

Deuxièmement, une exposition sur des entreprises opérant dans une région - la Scandinavie - en croissance, stable et qui bénéficie d’une réelle autonomie énergétique (énergies hydrauliques et nucléaires principalement).

Grâce à l’inversion de la courbe des taux sans risque, les obligations nordiques affichent au surplus un rendement embarqué attractif de 6,1%* en euros sur le segment crossover (contre 4,2% pour l’indice crossover européen) et 8,1%* sur le segment high yield (contre 6,4% pour l’indice high yield européen). Au total,  dix mois d’affilée de performances positives sur les stratégies nordiques bonds gérées par Pareto AM à fin janvier 2024. Une dose de sérénité bienvenue au sein de marchés de plus en plus non-linéaires.

 

* YTM et performances en euros des deux fonds Crédit Nordic gérés par Pareto AM

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