La perspective d'une Maison Blanche aux mains des Démocrates avec un Congrès divisé a alimenté un vif rebond des actions.
Après avoir décroché la victoire en Pennsylvanie, Joe Biden est devenu le président élu des Etats-Unis. Avant son élection, les marchés avaient déjà commencé à s'ajuster à ce scénario, qui était le plus probable, mais la perspective d'une Maison Blanche aux mains des démocrates avec un Congrès divisé a alimenté un vif rebond des actions.
Le passage de relais à la Maison Blanche est atypique à deux égards. Premièrement, Donald Trump, premier président sortant à ne pas avoir été réélu depuis plus d'un quart de siècle, n'a pas encore reconnu sa défaite. Deuxièmement, le rapport de force entre les républicains et les démocrates au Congrès n'est pas encore déterminé car deux sièges de sénateurs dans l'Etat de Géorgie seront attribués à l'issue d'un deuxième tour de scrutin en janvier.
S'agissant du premier point, même s'il y aura un recomptage des voix dans certains Etats et que le président Trump a formé de nombreux recours devant la justice, le président élu Joe Biden devrait disposer d'une marge considérable qui ne laisse guère de doutes quant au résultat final de l'élection présidentielle.
de faire adopter ainsi des projets de loi majeurs.
Dans le scénario central de la Recherche d’UBS, les doutes quant à un passage de témoin harmonieux à la Maison-Blanche ne constituent pas un facteur important susceptible d'influencer les marchés. Même si, à en juger par le passé, le président Trump continuera de défrayer la chronique sur Twitter.
Cependant l'impact sur les marchés s'annonce limité dans tous les cas. Malgré les diverses issues potentielles entrevues le soir du scrutin et les jours qui ont suivis, les marchés dans leur ensemble semblaient bien orientés quel que soit le cas de figure.
S'agissant du deuxième point, il est fort probable que les républicains garderont une courte majorité (un ou deux sièges) au Sénat et c'est probablement cette situation que les marchés reflètent aujourd'hui. Si jamais des démocrates remportent les deux sièges encore en jeu en Géorgie, il y aura sans doute une égalité à 50-50 au Sénat.
Même si la Constitution des Etats-Unis prévoit que le vice-président peut prendre part au vote pour départager les deux camps au Sénat le cas échéant, il est peu probable que les démocrates essaient de faire adopter ainsi des projets de loi majeurs. Cette façon de faire serait décriée sur le plan politique, au risque de coûter des sièges au Parti démocrate lors des élections de mi-mandat en 2022.
Par conséquent, les marchés continueront certainement de tabler sur une cohabitation, avec un scénario haussier marqué par une politique budgétaire plus expansionniste si jamais les démocrates et républicains font jeu égal au Sénat.
Dans l'ensemble, la Recherche d’UBS est encline à prendre des risques. La meilleure chose à faire est de partir du principe que la présidentielle est terminée et que les participants au marché se focaliseront sur les facteurs à moyen terme de la croissance économique, à savoir la pandémie de Covid-19, la mise au point de vaccins et la relance monétaire et budgétaire.
Il y a toujours bon espoir qu'un vaccin contre le coronavirus sera homologué dans les mois à venir et déployé au premier semestre 2021. Cet avis a été conforté par l'annonce de Pfizer concernant les essais cliniques sur son candidat-vaccin, qui mettent en évidence une efficacité de 90%, meilleure que prévu.
mais une poursuite de la dépréciation du dollar est probable.
Dans le même temps, la relance monétaire et budgétaire devrait encore soutenir des marchés d'actions. Il est vrai que la récente hausse des cours de bourse s'est traduite par des ratios de valorisation plus élevés, notamment aux Etats-Unis. Mais la Recherche d’UBS pense que la poursuite de leur ascension sera tirée par les pans du marché plus sensibles à la conjoncture économique, comme les mid caps, les valeurs industrielles et d'autres valeurs cycliques qui connaîtront un rattrapage par rapport aux valeurs de croissance séculaire.
Les investisseurs qui cherchent à atténuer le risque qui pèse sur leur portefeuille après la belle progression des actions américaines ou qui redoutent un «cygne noir» en lien avec le passage de témoin à la Maison Blanche, peuvent se couvrir efficacement au moyen de produits structurés.
Le revers essuyé la semaine dernière par les titres liés aux thématiques des énergies renouvelables, de la mobilité intelligente et de l'efficacité énergétique est une belle occasion de s'exposer aux investissements durables.
Le président élu Joe Biden aura probablement une approche plus prévisible et plus pragmatique des relations avec la Chine mais une tendance de fond à la bipolarisation du monde sur le plan technologique, qui appelle une diversification de l'exposition aux valeurs technologiques, est à prévoir. La détente des rendements du Trésor américain après l'élection a peut-être pris fin mais une poursuite de la dépréciation du dollar est probable.