Investir dans un contexte plus équilibré

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Si l’atterrissage en douceur n’est pas encore assuré, la conjoncture semble beaucoup plus proche de «l’équilibre».

Il y a quelques mois, le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine semblait peu probable. En effet, l’inflation était nettement supérieure à l’objectif fixé, le marché de l’emploi était extraordinairement tendu et le système financier était mis à rude épreuve par des taux d’intérêt plus élevés. Qu’en est-il aujourd’hui?
 
Si l’atterrissage en douceur n’est pas encore assuré, la conjoncture semble beaucoup plus proche de «l’équilibre». En effet, l’inflation a reflué, de sorte que les grandes banques centrales, dont la Fed, mettront bientôt fin à leur cycle de resserrement.

En outre, le marché de l’emploi américain s’est refroidi, mais pas au point de faire basculer l’économie en récession. Mieux: les bénéfices se sont améliorés, notamment pour les sociétés cotées aux Etats-Unis, dont les bénéfices attendus atteignent à nouveau des sommets historiques.

Toutefois, les actions mondiales ont quasiment stagné sur le dernier trimestre et les rendements obligataires restent élevés. C’est certainement une occasion à saisir pour les investisseurs.

L’ensemble des classes d’actifs au diapason

La Recherche d’UBS table sur des rendements intéressants pour l’ensemble des classes d’actifs. Elle prévoit, d’ici à juin 2024, des rendements entre 8 et 10% pour les indices MSCI des marchés développés et émergents et entre 10 et 15% pour les principaux indices obligataires de grande qualité en dollar américain, en livre sterling, en franc suisse et en euro. A noter que les prévisions concernant les obligations sont basées sur les indices Bloomberg, ICE BofA, JPMorgan, Bloomberg Barclays, Solactive et S&P LCD.

Dès lors, que peut-on aujourd’hui recommander en matière d’investissement? Suggestions en cinq points.

1. Equilibrer son portefeuille

Le moment est rare: selon le scénario de référence de la Recherche d’UBS, les liquidités, les obligations, les actions et les solutions alternatives devraient toutes offrir des rendements appréciables – aussi bien pour les six à douze prochains mois que sur le long terme.

Les investisseurs pourraient profiter des opportunités attrayantes qui se présentent aujourd’hui dans toutes les classes d’actifs, se positionner pour bénéficier de rendements durables dans les années à venir et atténuer l’effet des risques potentiels.

Pour parvenir à l’équilibre, il convient notamment d’éviter toute surexposition aux liquidités, d’où l’importance de bien les gérer. Les taux courts sont attrayants. Néanmoins, ces taux élevés ne devraient pas durer, car le cycle de resserrement des banques centrales touche à sa fin.

Les classes d’actifs alternatifs jouent un rôle essentiel dans la diversification à long terme d’un portefeuille.

2. Acheter des obligations de qualité

La performance des obligations a été modeste depuis le début de l’année, en raison de la bonne tenue de la croissance économique américaine et des prévisions de taux d’intérêt élevés à plus long terme.

Pour autant, les obligations sont la classe d’actifs préférée de la Recherche d’UBS, car la croissance économique ralentit progressivement et l’inflation est en passe d’atteindre l’objectif fixé. Il convient dès lors de préférer les obligations high grade (emprunts d’Etat) et investment grade avec une duration de cinq à dix ans.

3. Privilégier une approche à deux volets pour les actions

D’une part, il faut rechercher les lanternes rouges du marché. Les gains réalisés cette année par les marchés des actions se concentrant sur une poignée d’entreprises, on décèle donc des opportunités dans les segments du marché qui sont restés à la traîne des indices mondiaux.

D’autre part, il faut sélectionner les fers de lance du monde de demain. Les bouleversements technologiques créent des opportunités intéressantes pour les investisseurs qui recherchent un potentiel de croissance à long terme.

L’essor des applications et des investissements dans le domaine de l’intelligence artificielle a redonné un souffle puissant au secteur technologique. Ce mois-ci, la Recherche d’UBS relève la notation des secteurs mondial et américain des technologies de l’information de Least Preferred à Neutral.

La transition énergétique fait également partie des thèmes leaders à long terme et concorde avec la recommandation d’investir dans les infrastructures qui bénéficient des trois D: digitalisation, démondialisation et décarbonisation.

4. Profiter de la faible volatilité

La volatilité implicite et réalisée des actions et des matières premières a chuté à son plus bas niveau depuis le début de la pandémie en 2020. S’agissant des actions, les investisseurs peuvent désormais se protéger à moindre coût contre les risques baissiers.

Sur les marchés des matières premières et des changes, ils ont la possibilité de tirer parti des fluctuations du marché. Quant aux titres à revenu fixe, il est loisible d’améliorer les rendements en vendant le risque d’une volatilité accrue des taux américains.

5. Se diversifier à l’aide des actifs alternatifs

Bien qu’elles comportent des risques spécifiques dont les investisseurs doivent être conscients, comme l’illiquidité, les classes d’actifs alternatifs jouent un rôle essentiel dans la diversification à long terme d’un portefeuille.

Cela se traduit par une meilleure performance corrigée du risque par rapport aux classes d’actifs traditionnelles, ainsi que par une diversification potentielle lorsque les actions et les obligations évoluent de concert.

Enfin, pour les investisseurs privilégiant le développement durable, chacune de ces idées d’investissement peut être mise en œuvre dans cette optique, par le biais d’actions, d’obligations et d’investissements thématiques.

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